Daniel Craig, James Bond très physique

Le blond Daniel Craig est le huitième à incarner l'agent 007 dans "Casino royale". Un James Bond, moins classe mais plus physique, perdant contre les femmes mais gagnant au poker.

Et de huit. A 38 ans, l'Anglais Daniel Craig est le huitième acteur à endosser le smoking de l'agent de sa majesté 007. Et se retrouve propulsé star mondiale par la major d'Hollywood Columbia après un démarrage en douceur au théâtre et au cinéma dans des seconds rôles (dans "Lara Croft" en faire-valoir d'Angelina Jolie et dans "Les Sentiers de la perdition" de Sam Mendes).

C'est un grand James Bond qui nous arrive aujourd'hui, un blond qui n'a rien d'un ange, le seul à retrouver la stature du mythique Sean Connery qui l'a incarné sans coup férir pendant 20 ans, de 1962 à 1982. En fait, "Casino royale", 21ème James Bond, est l'adaptation du premier roman de Ian Fleming, publié en 1953, sur la genèse du héros. Ce livre avait déjà fait l'objet d'un film en 1967, pastiche hilarant qui rassemblait le gotha comique de l'époque: Peter Sellers, Billy Wilder et Woody Allen dans le rôle du... fils de James Bond.

Martin Campbell, le réalisateur de cette deuxième version de "Casino Royale", a choisi de situer l'intrigue à l'époque contemporaine, James Bond ayant affaire à un banquier privé du terrorisme international, un sadique froid et cynique, bien nommé en français Le Chiffre (le danois Mads Mikkelsen). Venu de Nouvelle-Zélande et passé à Hollywood, Martin Campbell qui avait dirigé Pierce Brosnan dans son premier rôle en James Bond, "Goldeneye" (1994), est l'auteur de blockbusters comme "Le Masque" et "La Légende de Zorro". Pour "Casino Royale", il fait reposer l'histoire sur un personnage à multiples facettes, un athlète sculpté sur-mesure, débraillé, immature, aimant la castagne, mais non exempt de contradictions ni de profondeur psychologique.

En fait, c'est l'histoire "in progress" d'un espion de sa majesté en formation, moins coincé que ses prédécesseurs, plus physique. Un grand solitaire qui ne gagne pas à tous les coups et qui, au bout de multiples humiliations, obtient chèrement son permis de tuer. Il est même confronté à la mort, temporairement évidemment, vite ressuscité par un massage cardiaque.

Cet apprenti James Bond est sous la coupe de deux femmes. La revêche "M", d'abord, sa supérieure hiérarchique, qui a du mal à le maîtriser et lui ordonne, sans succès, de dominer ses émotions. Ensuite, la belle Vesper jouée par la française Eva Green, qui fait une James Bond girl très présentable, dominatrice, en agent du trésor britannique chargée de veiller à l'utilisation que 007 fait de l'argent public. Des livres (en espèces sonnantes et trébuchantes), James Bond en aura des brassées pour une homérique bataille de poker au terme de laquelle il aura enfin la victoire sur son ennemi, Le Chiffre. Mais pas sur son amie-ennemie Vesper.

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