Les investisseurs indiens à l'assaut du monde

Les entreprises et les investisseurs de l'Inde sont à l'affût d'acquisitions partout sur la planète y compris en Occident. Les réactions négatives en France lors de l'offre de Mittal sur Arcelor ont été digérées.

On croyait les investisseurs indiens dissuadés de s'intéresser à la France. L'épisode du rachat d'Arcelor par Mittal Steel et la raideur patriotique qu'il a suscitée en France avaient été très mal perçus par les autorités indiennes. Mais l'éponge semble avoir été passée.

"Il y a beaucoup d'argent dans ce pays entre les mains des grandes familles d'industriels et beaucoup de cabinets d'avocats semblent avoir été mandatés pour leur rechercher des possibilités d'investissement en France", explique Anne-Laure de Maulmont, avocat d'affaires, qui faisait partie de la délégation française conduite par Christine Lagarde, ministre du Commerce, entre les 2 et 5 décembre.

A Mumbai (Bombay), la ministre a rencontré l'un de ces investisseurs potentiels. "Nous sommes prêts à mobiliser jusqu'à 1 milliard de dollars pour réaliser des acquisitions en Europe, aux Etats-Unis et au Canada", a révélé Swati Piramal, responsable du partenariat stratégique du groupe Nicholas Piramal India Ltd (NPIL), quatrième laboratoire pharmaceutique indien.

Le groupe n'est pas un inconnu en France, où il a noué un partenariat avec la société Pierre Fabre dans la recherche sur le chikungunya. Les ambitions de NPIL, spécialiste dans le traitement du cancer et du diabète, se portent vers les sciences de la vie (diagnostic, biotechnologies, ...) et le flaconnage. "En France, le droit du travail est difficile, mais il y a beaucoup de sociétés dans les sciences de la vie et de très bons scientifiques" ajoute Swati Piramal qui compte opérer de "façon amicale".

Actuellement, la France ne représente que moins de 10% des investissements indiens vers l'Europe (environ 2,5 milliards de dollars, sur un total de 4,6 milliards en 2005). En comparaison, la Grande-Bretagne attire les deux tiers de ces investissements.

Toujours à Mumbai, le conglomérat Hinduja, 16ème grand groupe du pays, ne cache pas non plus ses ambitions. "On regarde des acquisitions en France dans les technologies de l'information", indique Abin K. Das, vice-président du groupe. Le montant d'argent mobilisable ne pose pas de problème : "On verra en fonction des opportunités", ajoute-t-il en rappelant que le conseil d'administration de l'ensemble du conglomérat est familial, comme souvent en Inde. Hinduja a déjà racheté trois sociétés de services délocalisées (business process operation, BPO) aux Etats-Unis... pour en rapatrier les activités en Inde.

Parmi les sociétés informatiques, l'heure est également au développement de la présence commerciale à l'international. En France, où une trentaine d'entre elles seraient déjà présentes, selon une étude des missions économiques françaises en Inde, les investisseurs indiens ont souvent commencé par racheter des sociétés mères dans d'autres pays européens.

C'est le cas de Tata Technologies, qui a racheté le britannique Incat, qui compte cinq implantations en France, indique cette étude. Les investissements indiens hors des frontières vont sans doute s'accélérer. Ils ont déjà atteint plus de 7 milliards de dollars pour les dix premiers mois de 2006, sans tenir compte du rachat en cours du sidérurgiste anglo-néerlandais Corus (pour 7,6 milliards de dollars). En mars, la Banque centrale indienne a libéralisé les procédures d'acquisition en élevant le seuil de sortie de capitaux soumis à autorisation et en permettant aux banques indiennes d'accorder leur concours.

Commentaire 1
à écrit le 30/09/2019 à 20:15
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À la recherche d’investisseurs dans l’agriculture au Sénégal plus précisément au niveau de la vallée du fleuve Sénégal. Merci

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