La fusion TPS / Canal Plus va entraîner un plan de départs volontaires

Une fois bouclé le rapprochement du bouquet satellite et de la chaîne à péage d'ici la fin de l'année, le nouveau groupe s'attelera à réduire les "sureffectifs". Dans une interview accordée au journal Le Monde, Bertrand Méheut, le patron de Canal Plus, indique que la chaîne envisage de reprendre son expansion à l'international.

Plus de 10 millions d'abonnés pour un chiffre d'affaires de 3,3 milliards, c'est ce que pèsera le nouveau groupe issu de l'union entre le bouquet satellite TPS et la chaîne de télévision à péage Canal Plus. Au mois d'août dernier, Bercy avait donné sa bénédiction sous conditions au rapprochement des deux acteurs. Restait à mettre en place l'organisation de la future entité assortie d'une réduction des "sureffectifs"".

Ces "sureffectifs", Bertrand Méheut, le patron du groupe Canal Plus entend les résorber "sur la base de plans de départs volontaires qui, je l'espère, n'auront pas besoin d'être complétés par des réductions d'effectifs supplémentaires". Dans une interview accordée au journal Le Monde, le dirigeant précise rassembler "toutes les ressources pour offrir des reclassements dans le groupe, ainsi que chez nos actionnaires Vivendi, TF1 et M6".

Une fois la fusion bouclée d'ici la fin de l'année, le nouvel ensemble, baptisé pour l'heure Canal Plus France, regroupera le bouquet CanalSat (3,1 millions d'abonnés), la chaîne Canal Plus (5 millions d'abonnés) et le bouquet TPS (1,7 million d'abonnés). Il sera détenu à 65% par le groupe Canal+ (contrôlé par Vivendi Universal), 20% par Lagardère, 9,9% par TF1 et 5,1% par M6.

Et Bertrand Méheut ne compte pas en rester là. Récoltant les fruits de plusieurs années de restructuration difficile au sein de Canal Plus, il indique également vouloir remettre la chaîne cryptée sur les rails de l'expansion internationale. Interrogé par le quotidien Le Monde sur la reprise éventuelle de son développement à l'étranger, il répond par l'affirmative. "Nous regardons toutes sortes de dossiers, nous souhaitons être opportunistes en restant raisonnables", confie-t-il au journal. "Vivendi est à cet égard un actionnaire très engagé à nos côtés. A chaque fois que nous avons proposé d'investir dans notre développement, comme lors des enchères sur le foot, Vivendi a joué son rôle", assure le dirigeant.

Ces velléités d'expansion à l'international retrouvées sonnent comme un nouveau départ et détonnent sensiblement avec la politique suivie depuis 2002, qui privilégiait le désendettement du groupe et son recentrage sur le marché français. Une stratégie qui avait notamment mené à la cession en 2003 de Telepiu en Italie et de sa filiale nordique Canal Nordic, puis en 2004 de Canal Plus Benelux.


Canal Plus se dit prêt à investir massivement dans l'acquisition des droits de diffusion du football
Déjà propriétaire des droits de retransmission de la Ligue 1 jusqu'en 2008, la chaîne cryptée est prête "à remettre des moyens très importants", indique son président Bertrand Méheut dans un entretien accordé au Monde daté de vendredi. "Pour Canal Plus, le produit football est absolument essentiel. Je ne changerai pas ma stratégie", déclare-t-il. Hier, selon les informations du journal L'Equipe, la Ligue de football professionnel (LFP) a déposé un recours gracieux, non suspensif, contre la fusion Canal Plus / TPS auprès du ministère de l'Economie et des Finances pour faire pression sur le gouvernement afin de modifier la loi sur l'attribution des droits télé. La LFP craint que le montant des droits baisse fortement lors du prochain appel d'offres. Avant la fusion, la concurrence entre Canal Plus et TPS était effectivement de nature à faire monter les enchères. Soulignant que la compétition qui existait entre Canal+ et TPS avait placé la France "dans une situation particulière" rendant les droits du football "plus chers qu'ailleurs", Bertrand Méheut estime que malgré la fusion, "il y aura de la concurrence" car "l'attractivité du football est telle que celle-ci pourra susciter des appétits qu'on ne soupçonne pas aujourd'hui".

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