La crise sociale commence à se faire ressentir dans les indicateurs économiques. Ainsi le moral des ménages français s'est orienté à la baisse au mois de mars, l'indicateur qui le mesure s'établissant à -26 points contre -24 points en février, en données corrigées des variations saisonnières. Les économistes du consensus compilé par Bloomberg avaient anticipé un recul à -25.

"Contrairement aux mois précédents, quasiment tous les soldes d'opinion composant l'indicateur résumé se détériorent", commente l'Institut national de la statistique et des études économiques (Insee). Alors que l'opinion des ménages sur le niveau de vie en France, passé et futur, "se dégrade assez nettement", après une amélioration au cours des derniers mois, l'opinion des ménages sur l'évolution du chômage se dégrade de 29 points sur le seul mois de mars. Et pour cause: l'enquête a été effectuée auprès des ménages entre le 1er et le 22 mars, en plein coeur de la crise sociale.

Des chiffres qui contrastent avec la bonne performance de cet indicateur outre-Rhin. De même, le moral des industriels français accuse un repli alors que le climat des affaires en Allemagne n'a jamais été aussi bon depuis des années. "En cherchant bien dans l'enquête, on décèle toutefois un point positif. L'indice retraçant la situation financière personnelle passée des ménages gagne un point. Ce qui confirme l'idée selon laquelle les primes de fin d'années versées par les entreprises ont été assez généreuses", relève Nicolas Bouzou, économiste chez Xerfi. Voilà qui devrait empêcher la consommation de décrocher dans les mois qui viennent. D'autant que les coups de blues n'ont jamais vraiment contrarié les habitudes d'achat des Français.