Après une stagnation du produit intérieur brut (PIB) allemand au dernier trimestre 2005, on pouvait s'attendre à mieux pour ce début d'année. La première puissance économique européenne a donc déçu les espoirs au premier trimestre 2006 en affichant une croissance de 0,4% seulement. Les économistes du consensus compilé par l'agence Bloomberg anticipaient une croissance de 0,6%.

Cette déception ne devrait toutefois pas faire dévier la Banque centrale européenne (BCE) de son intention de relever son taux directeur une nouvelle fois en juin. De fait, la BCE s'attache à la tendance à long terme des économies de la zone euro, sans tenir compte des soubresauts conjoncturels. Or cette déception semble bien le fait de contretemps passagers. "Les mauvaises conditions météorologiques en mars ont eu un impact très négatif sur l'activité et le marché du travail; le début du deuxième trimestre devrait donc connaître un redémarrage de la consommation domestique et du secteur de la construction", estime Sylvain Broyer, économiste chez Ixis, qui table sur un relèvement d'un quart de point du taux directeur de la zone euro en juin. De fait, la production dans le secteur de la construction en mars a essuyé la troisième plus forte chute de son histoire, après un premier plongeon en janvier.

Pour justifier son optimiste, Sylvain Broyer relève également la performance des exportations au premier trimestre. Bien que l'apport au PIB soit quasiment nul, la hausse des exportations devrait être considérable au premier trimestre. "Le détail exact sera publié le 23 mai, mais les données mensuelles font état d'une progression trimestrielle de 3%", indique l'économiste.