Les hausses de taux ne parviennent pas encore à contenir l'inflation aux Etats-Unis. Certes, les prix à la consommation ont reculé de 0,5% en septembre et augmentent de 2,1% en rythme annualisé, par rapport à une progression de 2,8% le mois précédent. Mais ce recul est surtout le fait du repli des cours du pétrole, puisque l'indice sous-jacent, qui exclut les éléments volatils comme les produits frais et l'énergie, a progressé de 0,2%. Surtout, sur un an glissant, il atteint 2,9%, sa plus forte progression depuis février 1996, après un taux de 2,8% au mois d'août.

Les économistes du consensus recueilli par l'agence Bloomberg s'attendaient à un recul plus marqué de l'indice général, à 0,3%, et d'une hausse de 0,2% de l'indice sous-jacent. Mais ils ont sans doute été bien plus surpris par
les mises en chantier de logements, en hausse de 5,9% en septembre par rapport à août à 1,772 million d'unités en rythme annuel contre 1,650 million d'unités attendues.

"Cette vigueur inattendue des mises en chantier ne devrait pas détourner la Réserve fédérale (Fed) de son intention de marquer une pause dans sa politique monétaire", estime Michael Carey, économiste chez Calyon. D'autant que les permis de construire ont en revanche chuté de 6,3% à 1,619 million alors que les attentes étaient de 1,715 million.

Mais les marchés ne l'ont peut être pas entendu de cette oreille. Résultat immédiat à cette annonce, le prix des obligations a reculé et le dollar a pris de l'altitude du fait d'un ralentissement du marché immobilier moins tranché que prévu et d'un niveau d'inflation susceptible de rendre inconfortable la position de la Fed.