Après avoir, contre toute attente, relevé son taux directeur d'un quart de points à 4,75% la semaine dernière, après deux ans de statu quo, la BoE (Bank of England) n'en a pas fini avec l'inflation. Dans son rapport trimestriel sur la hausse des prix publié aujourd'hui, la banque a relevé ses perspectives de croissance et d'inflation pour les deux prochaines années. "Dans notre projection moyenne, l'inflation va progresser un peu plus de 2,5% à court terme, puis se modérer vers les 2%, à mesure que l'impact des prix de l'énergie et des importations diminue", estime la BoE.

Selon cette projection, l'inflation se repliera "vers", mais pas sous les 2%. Elle continuera donc de dépasser la cible que se fixe l'institut monétaire, même à moyen terme. En ce qui concerne la croissance, elle devrait demeurer proche de son rythme de long terme (soit 2,5% par an sur les 10 dernières années), soutenue par "une croissance stable des dépenses des ménages" et "un modeste rebond de l'investissement".

"Une poursuite de la rigueur monétaire est désormais quasiment acquise, avec une incertitude totale sur son calendrier et son ampleur", commente Malcolm Barr, économiste chez JP Morgan, interrogé par l'agence Reuters. "Nous nous attendons désormais à une nouvelle hausse des taux au plus tard en novembre", renchérit de son côté Alan Clarke, chez BNP Paribas. Il faut dire que l'inflation est passée de 1,8% en mars à 2,5% en juin, son plus haut niveau depuis que l'indicateur a été mis en place en janvier 1997. De quoi inquiéter les banquiers centraux.