Il y aura bien une réduction de la production de pétrole des pays de l'Opep: l'Organisation des pays exportateurs de pétrole est tombée d'accord sur le principe d'une diminution d'un million de barils par jour de sa production. Cette initiative, qui devrait être officialisée dans les jours qui viennnent, vise à répondre à l'inquiétude des producteurs vis-à-vis de la chute des cours du brut.

Alors que le pétrole ne cessait de monter durant la première moitié de l'année, un renversement de tendance brutal est amorcé depuis l'été. Après avoir atteint les 77 dollars en juillet et en août, le baril Light Sweet Crude coté à New York est ainsi retombé sous la barre des 60 dollars depuis le début d'octobre.

Une situation qui préoccupe fortement les pays producteurs. Autant les membres de l'Opep ne se réjouissaient pas à l'excès de la flambée des cours au printemps, conscients du caractère excessif, et donc déstabilisateeur, de la hausse, autant une rechute brutale n'est pas la bienvenue. La barre des 60 dollars le baril est ainsi généralement considérée comme le seuil en-dessous duquel ils ne souhaitent pas voir chuter le baril.

Dans ces conditions, les membres de l'Opep ont décidé d'agir avec la seule arme dont ils disposent: le volume de leur production. La concertation menée ces derniers jours a ainsi débouché sur une décision: celle de réduire d'un million de barils la production quotidienne du cartel, actuellement de 27,5 millions de barils pour un plafond théorique de 28 millions. Reste à annnoncer officiellement cette décision: ce pourrait être fait soit grâce à un simple communiqué, soit par le biais d'une réunion de l'Opep qui se tiendrait au début de la semaine prochaine. C'est du moins ce qu'a affirmé aujourd'hui le ministre qatari du Pétrole, Abdullah bin Hamad al-Attiyah.

Reste à savoir si cette décision aura un impact réel sur le marché. La capacité de l'Opep à influer sur les cours n'a rien d'automatique de nos jours. Et dans ce cas précis, il n'est pas certain que les marchés seront impressionnés, dans la mesure où nombre de pays du cartel produisent déjà en-dessous de leurs quotas.

Dans l'immédiat, le baril ouvre à New York en hausse de 18 cents à 58,70 dollars.