Big bank is beautiful

La fusion entre Banca Intesa et Sanpaolo-IMI ne bouleverse pas la donne uniquement en Italie. Elle met aussi la pression sur quelques grandes banques européennes, désormais distancées.

Antonio Fazio, l'ancien gouverneur de la Banque d'Italie, n'a pas été poussé à la démission pour rien. Le mariage, confirmé le week-end dernier, entre Banca Intesa et Sanpaolo IMI concrétise enfin l'opération de consolidation tant attendue de l'autre côté des Alpes. L'ex-gouverneur bloquait non seulement les incursions étrangères au nom de "l'italianité" mais il opposait également son veto à toute fusion domestique. Conséquence: le marché bancaire italien est aujourd'hui un des plus éclatés d'Europe.

Le rapprochement de la deuxième et de la troisième banques italiennes donne logiquement naissance au premier réseau du pays (ce qui ne va pas manquer de poser quelques problèmes de concurrence dans certaines régions...) et à un champion européen. Avec une capitalisation boursière qui flirte avec les 65 milliards d'euros, l'ensemble Intesa-Sanpaolo est au coude à coude avec l'autre champion italien, UniCredit, et figure désormais dans le Top 5 européen. Selon que l'on prenne ou non en compte le bancassureur ING, le futur géant italien se classe au troisième ou au quatrième rang des banques de la zone euro.

Du coup, l'espagnol BBVA, la Deutsche Bank, la Société générale et le Crédit agricole se trouvent distancés. C'est donc toute la hiérarchie bancaire européenne qui se trouve bouleversée par cette fusion.

Visiblement, la course à la taille n'est pas terminée dans l'industrie européenne des services financiers. Les principales banques européennes dégagent des profits record depuis quelques années et ont donc les moyens de leurs ambitions. Dans le même temps, la plupart d'entre elles ont épuisé les possibilités de développement sur leurs marchés domestiques. C'est donc à l'international qu'il leur faut désormais rechercher la croissance qu'attendent d'elles les investisseurs.

Seules l'Italie et l'Allemagne présentent encore des perspectives de consolidation et, dans ce qui est devenu une véritable course, se sont les Italiens qui ont pris une longueur d'avance. Le mariage entre Banca Intesa et Sanpaolo a en tout cas relancé de plus belle les spéculations et tous ont sur les lèvres la même question: à qui le tour?

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