Le patron d'Arcelor réaffirme que l'OPA de Mittal va échouer

Le patron d'Arcelor, qui effectue une tournée mondiale de ses actionnaires, estime que ceux-ci préfèrent que le groupe reste indépendant. Selon lui, le raid de Mittal Steel devrait donc échouer.

"Dans les conditions actuelles, l'offre de Mittal ne réussira pas": c'est ce qu'a affirmé ce matin dans un entretien accordé à l'AFP Guy Dollé, le patron d'Arcelor. Les dirigeants du sidérurgiste franco-luxembourgeois ont entamé la semaine dernière une tournée mondiale de leurs actionnaires afin de les convaincre de l'intérêt de ne pas apporter leurs titres à l'OPA hostile lancée par le groupe Mittal. Après avoir vu 80 à 90 représentants d'actionnaires en Europe, Guy Dollé affirme que la majorité d'entre eux préfèrent que son groupe reste indépendant. A la fin de la semaine, la direction d'Arcelor aura rencontré au total 180 à 200 actionnaires. Guy Dollé assure que "la très grande majorité des actionnaires rencontrés, dans les conditions actuelles de l'offre, n'apporteraient pas leurs titres. Une très grande majorité des actionnaires rencontrés en Europe ne trouvent pas cette offre valorisante pour eux".

En riposte à l'offensive de Mittal, Arcelor avait annoncé la semaine dernière un programme triennal devant permettre de dégager un excédent brut d'au moins 7 milliards d'euros par an ainsi que de généreux dividendes, déjà quasiment doublés en 2005. Un moyen de contrer le prédateur Mittal. "Personne ne considère qu'Arcelor est aujourd'hui évalué à sa juste valeur. Le message des investisseurs européens rencontrés, c'est: on croit plus à l'equity story et on préfère Arcelor indépendant", assure Guy Dollé.

La semaine dernière, Mittal a présenté aux gouvernements européens concernés les grandes lignes de son projet industriel de fusion. Mittal souhaite ainsi construire un géant européen de l'acier produisant plus de 100 millions de tonnes par an. Mais les deux sidérurgistes ne représentent ensemble que 12% de la production mondiale d'acier. Des éléments qui ont été clairement jugés comme insuffisants par la France, l'Espagne et le Luxembourg. Selon Guy Dollé, "les investisseurs s'interrogent sur l'intérêt d'une fusion dans ces conditions. La concentration n'est pas l'amalgame".

Le patron du sidérurgiste a cependant répété qu'en cas de modification de l'offre d'achat de Mittal, avec une proposition à 100% en liquide, le conseil d'administration aurait le devoir de l'examiner en fonction du niveau de prix.

Les actionnaires individuels français semblent en tout cas soutenir les choix de la direction d'Arcelor. Près de 9 Français sur 10, actionnaires des sociétés du CAC 40, sont opposés à l'offre de Mittal, selon une étude menée par l'agence de communication financière Capcom, publiée ce matin. Effectué entre 16 février et le 3 mars auprès de 1.346 particuliers actionnaires d'une ou plusieurs sociétés du CAC 40, ils sont 83% a juger que le conseil d'administration d'Arcelor a défendu les intérêts des actionnaires en refusant cette offre. Ce rejet est justifié par la qualité de la gestion d'Arcelor, devant l'absence de projet social, l'absence de synergie et les défaillances du dispositif prévu en matière de gouvernance dans le projet industriel de fusion de Mittal.

Ces propos de Guy Dollé font en tout cas retomber le titre aujourd'hui. En fin d'après-midi, l'action Arcelor perd 2,57%, à 32,20 euros.

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