Tout va bien pour Euronext. En effet, le groupe boursier paneuropéen a vu son bénéfice net bondir de 63% au deuxième trimestre 2006 à 86,6 millions d'euros, contre 53,1 millions un an plus tôt, et de 96,9% sur le premier semestre à 193,7 millions d'euros. Les analystes tablaient quant à eux sur un bénéfice net allant de 84,8 à 107,1 millions d'euros au deuxième trimestre. Le bénéfice opérationnel ressort quant à lui en hausse de 45% à 110,6 millions d'euros sur le trimestre et de 57,3% à 220,3 millions d'euros sur les six premiers mois de l'année.

Par segment d'activité, le résultat opérationnel des négociations sur dérivés pour le semestre atteint 108,7 millions d'euros avec une marge de 50,6% contre 33,3% un an plus tôt. L'activité de négociation sur produits dérivés a été très soutenue en raison d'une forte volatilité, de la vigueur des marchés actions et des perspectives incertaines pour l'évolution des taux d'intérêt. Les négociations sur actions affichent un résultat opérationnel de 92,3 millions d'euros avec une marge de 59,3% contre 37,8% précédemment.

Concernant le reste de l'exercice, le groupe s'est dit "confiant dans sa capacité à générer de bons résultats pour l'ensemble de l'exercice 2006, même si l'activité sur les marchés au cours des quatre derniers mois de l'année devait être moindre qu'au cours des mois précédents". Jean-François Théodore, PDG d'Euronext, s'est cependant refusé a fournir toute estimation chiffrée.

Le patron d'Euronext, qui regroupe les Bourses de Paris, Amsterdam, Bruxelles, Lisbonne et le marché à terme Liffe, a profité de l'occasion pour faire le point sur le projet de fusion avec la Bourse de New York. "Notre rapprochement avec le Nyse (New York Stock Exchange, NDLR) sera présenté à une assemblée générale extraordinaire début décembre et finalisé au 1er trimestre 2007", a-t-il annoncé. Une autre étape reste à franchir auparavant: à la mi-septembre, le projet de rapprochement sera enregistré auprès de la SEC, l'autorité boursière américaine.

Afin de rassurer sur la perspective d'un mariage avec le Nyse, Jean-François Théodore a insisté sur le fait qu'Euronext continue à travailler avec les autorités de régulation et envisage, comme annoncé précédemment, de créer une fondation basée aux Pays-Bas. Cette fondation devant former un rempart protégeant les entreprises cotées sur Euronext de toute intervention des régulateurs américains. "Nous n'aurons probablement jamais besoin d'y faire appel, mais c'est une précaution". Grâce à ce mécanisme, la loi américaine de régulation Sarbanes-Oxley, que certaines sociétés européennes craignent de se voir appliquer en cas de fusion avec le Nyse, "ne s'appliquera jamais" sur les marchés d'Euronext, a-t-il martelé.

Concernant l'offre de Deutsche Börse (Bourse de Francfort), Jean-François Théodore a déclaré que la question de sa présentation à l'AGE serait examinée "au moment de la convocation des actionnaires". Rappelons que ces dernières semaines, des rumeurs de négociations avec la Deutsche Börse s'étaient faites de plus en plus insistantes. Par ailleurs, il a rejeté les critiques concernant le montant de l'offre du Nyse, qui est devenue moins attractive financièrement que celle de Deutsche Börse, en tenant compte de l'évolution des cours de Bourse respectifs de leurs initiateurs ces derniers mois.

Le patron d'Euronext a également réitéré son souhait d'envisager un rapprochement avec la Bourse de Milan (Borsa Italiana), avec laquelle son groupe est régulièrement en contact, du fait de leur partenariat au sein de la plate-forme obligataire MTS.

Le cours du titre Euronext gagne 3,25% à 69,85 euros en fin de journée.