Grégoire Olivier quitte la direction de Safran, le titre s'envole

Suite à l'annonce ce matin du départ de Grégoire Olivier, membre du directoire de Safran, qui va prendre la tête de Faurecia, le titre a bondi de près de 10% à la Bourse de Paris. Ce départ laisse en effet envisager la fin de la crise de gouvernance qui ébranle le groupe depuis plusieurs mois. Il sera remplacé par Xavier Lagarde.

Grégoire Olivier, l'un des trois membres du directoire de Safran, a annoncé ce matin sa démission avec effet immédiat du groupe Safran, issu du rapprochement fin 2004 du motoriste aéronautique Snecma et de l'équipementier télécoms Sagem. Une annonce dont l'effet en Bourse ne s'est pas fait attendre. En effet, le titre qui a perdu près de 29% depuis le début de l'année, effaçant ainsi tous ses gains de l'année précédente (+28,8% en 2005), grimpe de 9,88% à 16,02 euros vendredi en fin de journée. Car ce départ apparaît comme le premier signe d'une sortie de crise. Depuis la fusion, on assiste effectivement à une bataille à la tête du groupe entre les responsables des deux entreprises (Sagem et Snecma). Une situation qui semble exaspérer l'Etat, toujours actionnaire à hauteur de 31,3%.

"Grégoire Olivier a annoncé qu'il donnait sa démission et qu'il quittait le groupe mercredi soir, c'était pour nous une très grande surprise", a déclaré Jean-Paul Béchat lors d'une interview accordé à Reuters. "Mais il n'y a pas de vacances. Xavier Lagarde a été choisi pour le remplacer", a-t-il ajouté. Xavier Lagarde, qui vient de Sagem, était jusqu'à présent membre du conseil de surveillance du groupe et directeur de la qualité de Safran.

Une nomination qui semble rendre caduque l'hypothèse des Echos selon laquelle Noël Forgeard, ancien co-président exécutif d'EADS, qui avait été contraint à la démission après l'annonce de retards des livraisons de l'Airbus A380 et de l'exercice controversé de ses stock-options, pourrait remplacer Grégoire Olivier. Quant à ce dernier, Faurecia vient de déclarer qu'il sera nommé PDG de l'équipementier automobile.

Actuellement, le directoire de Safran est composé de trois personnes: Jean-Paul Béchat, le président du groupe, Grégoire Olivier et Yves Imbert, issu de Snecma, âgé de 65 ans et proche de la retraite. En juillet, Jean-Paul Béchat avait souligné qu'il appartenait aux actionnaires de se prononcer sur une éventuelle simplification des structures de management de Safran.

Début juin déjà, des rumeurs non confirmées avaient déjà circulé dans la presse sur un départ de Mario Colaiacovo, actuel président du conseil de surveillance de Safran et également issu de Sagem.

Alors que les activités du motoriste aéronautique Snecma sont florissantes, grâce à la forte croissance du transport aérien, l'avenir des activités de téléphonie mobile est incertain. Safran a annoncé le 11 juillet dernier que sa marge opérationnelle baisserait en 2006 en raison notamment de pertes attendues dans le pôle communications du groupe.

Jean-Paul Béchat a par ailleurs déclaré ce matin que le prochain conseil de surveillance de Safran, prévu le 12 septembre, pourrait valider d'éventuels changements dans la stratégie du groupe, dont la division communications connaît des difficultés. "On aura un conseil de surveillance le 12 septembre qui validera d'éventuelles inflexions de la stratégie, si nous devons l'infléchir, ce qui est vraisemblable", a-t-il souligné. Ce conseil se réunira avant la publication des résultats semestriels du groupe le 13 septembre.

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