La Caisse des Dépôts vient d'annoncer qu'elle allait prendre à terme 2,25% du capital du groupe européen d'aéronautique et de défense EADS. Elle confirme ainsi les informations publiées ce matin par le quotidien Les Echos. "Dans le cadre de l'émission par le groupe Lagardère d'obligations remboursables en actions à parité ajustable (ORAPA) et portant sur 7,5% du capital d'EADS, la Caisse des Dépôts s'est engagée auprès de la banque intermédiaire, qui a souscrit des ORAPA, à acquérir à terme 2,25% du capital d'EADS", a-t-elle précisé dans un communiqué. La CDC n'est cependant pas pour l'instant en mesure d'indiquer si elle figure déjà au capital du groupe franco-allemand.

"Cet investissement s'inscrit dans la stratégie de la CDC d'investir dans des sociétés dont le potentiel de croissance est conforme à ses exigences de long terme. Il traduit la confiance dans la pertinence de la stratégie d'EADS comme dans la qualité de sa gestion", ajoute l'établissement public. Cette décision intervient alors que les actionnaires historiques d'EADS se désengagent. Le Français Lagardère et l'Allemand DaimlerChrysler viennent ainsi d'annoncer leur intention de céder 7,5% chacun du capital du groupe d'aéronautique et de défense. Quant au Britannique BAE, il souhaite céder ses 20% dans Airbus.

Dans ce contexte, il était important qu'un investisseur à long terme témoigne sa confiance dans les perspectives du groupe franco-allemand. La présence de la CDC ne relève pas, a priori, de la nécessité de verrouiller le capital d'EADS face à d'éventuels appétits hostiles. En revanche, la future position de la Caisse, aux côtés des 15% de l'Etat, participe de la préservation des intérêts français face au bloc allemand détenu par DaimlerChrysler qui s'est, lui aussi, allégé en descendant à 22,5% du capital.

Lagardère a décidé de ramener progressivement à 7,5% sa part dans le géant européen EADS, maison mère d'Airbus, contre 15% actuellement, via un placement privé de 1,99 milliard d'euros sous forme d'ORAPA .

En Allemagne, selon le Frankfurter Allgemeine Sonntagzeitung paru dimanche, la participation mise en vente par DaimlerChrysler intéresserait le groupe électronique Siemens ainsi que ThyssenKrupp, le spécialiste de l'acier.

En fin d'après-midi, le titre EADS grimpe de 1,35% à 32,31 euros.