Malgré l'annonce hier de la confirmation par Euronext de son rapprochement avec le New York Stock Exchange (Nyse), la Bourse de Francfort Deutsche Börse ne désarme pas. En effet, Reto Francioni, patron de la Bourse allemande, a répété aujourd'hui son intérêt pour un mariage avec Euronext. "Une fusion de Deutsche Börse avec son concurrent paneuropéen est l'option la plus attractive", a-t-il insisté lors d'un colloque bancaire à Francfort, "le plan de fusion reste inchangé".

En effet, le montant de l'offre du Nyse est devenue moins attractive financièrement que celle de Deutsche Börse, en tenant compte de l'évolution des cours de Bourse respectifs de leurs initiateurs ces derniers mois, a-t-il également de nouveau fait valoir. "Nous voulons jouer un rôle actif" dans la consolidation des marchés financiers, a encore fait savoir Reto Francioni. Deutsche Börse est bien positionné sur le marché, même s'il devait à l'avenir continuer à faire cavalier seul, a-t-il encore estimé.

Ce n'est pas la première fois que Deutsche Börse revient à la charge. Début août, l'opérateur a ainsi publié les statuts d'une nouvelle holding censée rassembler les deux groupes une fois le mariage consommé. Pour autant, Euronext continue à rejeter les avances du groupe allemand et son PDG, Jean-François Théodore, a annoncé mercredi qu'il comptait présenter son plan de fusion avec le Nyse lors d'une assemblée générale extraordinaire début décembre, plan qui devrait être finalisé au 1er trimestre 2007.

Deutsche Börse peut cependant compter sur un allié de poids avec le hedge fund TCI. Aussi menaçant qu'agressif, le patron du fonds activiste TCI Chris Hohn, actionnaire d'Euronext et de Deutsche Börse à hauteur d'environ 10%, a juré hier lors d'une conférence téléphonique organisée par la Bourse paneuropéenne "vouloir tout mettre en oeuvre pour que l'offre concurrente du Nyse, présentée par Deutsche Börse, soit soumise à l'assemblée générale extraordinaire (AGE)" dont Euronext a annoncé qu'elle aurait lieu début décembre. Ce même hedge fund était déjà à l'origine de la résolution présentée lors de l'AG du 23 mai, mais rejetée par les actionnaires, selon laquelle le principe d'une fusion avec Francfort était dans le meilleur intérêt des actionnaires d'Euronext (voir ci-contre).