La politique de diversification à marche forcée dans la téléphonie mobile et la télévision coûte cher au groupe de radio NRJ. Les comptes 2005 publiés ce matin par le groupe ont ainsi été impactés par ces investissements, qui devraient continuer à perdre beaucoup d'argent en 2006.

Certes, le bénéfice net du groupe pour 2005 fait apparaître une progression sensible: il s'est élevé à 93,5 millions d'euros, en hausse de 27,1% par rapport à 2004. Mais cette amélioration n'est due qu'à la vente en février 2005 de 10% de sa filiale de téléphonie mobile NRJ Mobile au groupe bancaire Crédit Mutuel-CIC. Ce "profit de dilution", souligne le groupe, a permis de "compenser largement" les pertes enregistrées par la téléphonie et la télévision.

De fait, au niveau de l'exploitation, les chiffres publiés ce matin sont moins glorieux. Le résultat d'exploitation a reculé de 6,5% l'année dernière pour s'établir à 107,9 millions d'euros. Une évolution qui résulte bien des nouvelles activités lancées par NRJ puisque, en s'en tenant à ses métiers traditionnels, le résultat d'exploitation a augmenté l'année dernière de 4,1%. Globalement, le taux de marge d'exploitation a nettement reculé, passant à 30,6% en 2005, contre 35,2% l'année précédente.

Ce sont les radios locales du groupe qui se sont le mieux comportées en 2005, avec une progression de près de 19% de leur résultat d'exploitation à 14,7 millions d'euros, pour un chiffre d'affaires de 59,3 millions. Les radios nationales de NRJ, en revanche, ont vu leur résultat d'exploitation s'affaiblir de 3,1% à 101,7 millions d'euros, pour un chiffre d'affaires de 204,2 millions.

La grande affaire de l'année écoulée aura donc été la diversification du groupe dans la téléphonie mobile et la télévision. NRJ Mobile, qui offre des services d'opérateur virtuel en louant de la capacité à SFR, a été lancé le 2 novembre dernier. Le service compte à ce jour 125.000 clients, précise NRJ, selon qui ce résultat est "légèrement supérieur" à l'objectif qui avait été fixé. En revanche, la consommation par client n'est "pas encore au niveau prévu", est-il précisé. NRJ Mobile a entamé des discussions avec SFR pour renégocier le prix d'achat de la capacité téléphonique.

Dans la télévision, le groupe a lancé voici un an la chaîne NRJ 12 sur la télévision numérique terrestre et va bientôt lancer une chaîne locale, 7L, à Montpellier.

Globalement, reconnaît NRJ, le lancement d'activités "aussi importantes (...) pèse pour l'instant sur le résultat d'exploitation". Et ce qui était vrai pour les comptes 2005 le sera encore cette année. Le groupe, qui ne formule pas de prévision globale pour 2006, précise que les pertes opérationnelles de la téléphonie et de la télévision "ne pourront pas être compensées" par la croissance des autres activités du groupe "dans les proportions" annoncées par la direction en décembre (c'est à dire une compensation presque intégrale). La téléphonie mobile devrait perdre 25 à 30 millions d'euros cette année, tandis que la télévision perdra 12 à 15 millions.

NRJ n'en réaffirme pas moins sa confiance dans ses efforts de diversification. Ce sont ces derniers, en effet, qui ont permis au groupe de croître l'année dernière. Car le chiffre d'affaires 2005 a augmenté de 7,4% à 352,2 millions d'euros pour l'ensemble du groupe, mais de 0,3% seulement à périmètre constant. NRJ Group voit là la preuve du "fort potentiel de cette stratégie de diversification en terme de relais de croissance pour le groupe".

Pour les marchés, les chiffres annoncés ce matin constituent une mauvaise surprise. Le titre NRJ chute de 3,82% à 17,89 euros à la clôture.