Danone veut passer à la vitesse supérieure en matière d'acquisitions. Dans une interview accordée au Wall Street Journal de ce matin, le directeur financier du groupe, Antoine Giscard d'Estaing, affirme en effet que Danone est désormais prêt à investir entre 500 millions et 1 milliard d'euros chaque année durant les trois à cinq ans à venir. Un chiffre en forte augmentation par rapport aux 200 millions de 2005.

Selon le directeur financier, ces sommes seraient consacrées pour l'essentiel à des acquisitions de petites et moyennes entreprises. L'objectif serait notamment de développer fortement l'implantation géographique du groupe. Danone souhaite ainsi porter sa présence de 40 pays aujourd'hui à environ 80.

Antoine Giscard d'Estaing mentionne en particulier l'intérêt du groupe pour le Chili, la Tunisie, la Thaïlande, la Chine et l'Europe de l'Est. La Chine, qui représente déjà 9% du chiffre d'affaires de Danone, est appelée à connaître un développement important. Les ventes de produits laitiers frais du groupe pourraient s'y élever à 200 à 400 millions d'euros dans les années à venir.

En termes de gamme de produits, le groupe agroalimentaire aimerait procéder à des acquisitions dans le secteur des produits alimentaires liés à la santé, un domaine à forte croissance et fortes marges.

La mise en place de cette politique de croissance externe soutenue intervient alors que Danone a mené à bien, au cours de ces dernières années, un recentrage en profondeur de ses activités. Le groupe est désormais focalisé sur les produits laitiers, les boissons et les biscuits. Mais la volonté de croître pourrait également répondre au besoin de se protéger contre les marques d'intérêt soutenu prodiguées au groupe français par les géants mondiaux de l'agroalimentaire. Voici un an tout juste, pendant l'été 2005, la rumeur d'une possible OPA hostile lancée par l'américain PepsiCo avait suscité en France une vaste mobilisation pour défendre ce fleuron de l'industrie nationale.

L'effervescence est retombée depuis, mais il ne fait guère de doute que des groupes comme Nestlé ou Kraft Foods continuent à s'intéresser de près à Danone. Interrogé à ce sujet par le Wall Street Journal, Antoine Giscard d'Estaing affirme que le groupe serait prêt à discuter d'une offre amicale avec un éventuel repreneur. Mais cela "n'est pas aujourd'hui au programme, précise-t-il, notre projet, c'est de développer le groupe".

Jeudi, l'action gagne 0,19% en fin de journée, à 106,10 euros.