Forte baisse, la barre des 4.600 points testée en séance

Forte baisse à la Bourse de Paris. L'indice CAC 40 lâche 2,24% à 4.617,59 points. Les chiffres de l'indice des prix à la production, plutôt conformes aux attentes, n'ont pas réussi à ramener le calme. Au sein du CAC 40, seul Vinci finit la séance en hausse, soutenu par la spéculation.

Encore une séance éprouvante pour les marchés d'actions. La Bourse de Paris clôture en nette baisse, mais réussit tout de même à s'affranchir de la barre des 4.600 points, brièvement cassée en début d'après-midi. Après une forte baisse au cours de la première partie de la séance, la tentative de rebond initiée après la publication des chiffres américains du jour n'a donc pas pu être confirmée.

Des chiffres qui, de l'avis des spécialistes, ne sont ni alarmistes, ni rassurants. La hausse des prix à la production a été moins forte que prévu en mai en données globales (+0,2% contre +0,4% attendu), mais supérieure aux attentes en données corrigées de l'alimentation et de l'énergie. Les ventes au détail ont pour leur part progressé de 0,1% le mois dernier, un chiffre conforme aux attentes, mais les ventes des produits d'équipement de la maison ont baissé de 0,5%. Enfin, les stocks des entreprises ont progressé de 0,4% en avril, un chiffre inférieur aux 0,7% pronostiqués par les économistes. " Il n'y a pas beaucoup d'inflation, mais pas beaucoup de croissance non plus. Cela ne permet pas d'inspirer un rebond du marché ", juge d'ailleurs un broker américain cité par Reuters. Des chiffres qui, du coup, confortent le sentiment mitigé laissé ce matin par la chute de l'indice ZEW des anticipations des investisseurs allemands à 37,8 en juin, au plus bas depuis juillet 2005.

Une extrême prudence demeure donc sur les marchés financiers, avant la publication, demain à 14h30, de l'indice des prix à la consommation aux Etats-Unis au mois de mai, puis à 20h00 du Livre Beige préparant la réunion de la Fed des 28 et 29 juin. Dans ces conditions, la reprise du dollar et la décrue des cours du pétrole sont passées totalement inaperçues.

En clôture, l'indice CAC 40 recule de 2,24% à 4.617,59 points, dans des volumes étoffés (6,5 milliards d'euros ont été échangés sur les valeurs de l'indice CAC 40). Le bilan sur les autres marchés européens n'est guère plus brillant. Le Dax abandonne 1,94%, le Footsie 1,95%. En revanche, la séance américaine se déroule sous des auspices un peu plus favorables : à l'heure où Paris clôture, le Dow Jones gagne 0,17% à 10.810,43 points, le S&P 500 recule de 0,07% à 1.235,54 et enfin le Nasdaq avance de 0,15% à 2.094,43.

Seul gagnant de la séance, le dollar poursuit sa reprise. Il se traite en fin de séance européenne à 1,2570 pour un euro, après avoir touché un plus haut de six semaines à 1,2548 après les chiffres des prix à la production. Ces statistiques, en particulier l'inflation en données corrigées, et les appels de responsables de la Fed à combattre l'inflation renforcent les anticipations de hausse des taux à la fin du mois. Le baril de brut léger américain livrable en juillet cède encore du terrain, à 68,78 dollars, la trajectoire de la tempête tropicale Alberto semblant devoir éviter les installations pétrolières et gazières du golfe du Mexique.

Toutes les valeurs du CAC finissent la séance en baisse à l'exception de Vinci, qui gagne 1,77% à 74,60 euros. L'espagnol Abertis a démenti un article du Figaro selon lequel il soutiendrait Veolia dans le cadre d'une offre publique d'échange ou d'achat sur le groupe de BTP. Ce dernier s'est par ailleurs refusé à commenter ces " rumeurs ". Vinci a par ailleurs a annoncé hier que son carnet de commandes dans la construction, les routes et l'énergie atteignait 17,4 milliards d'euros à la fin avril, en hausse de 10% depuis la fin 2005, et de 17% sur douze mois. Veolia perd 2,56% à 41,43 euros.

Outre les anticipations de hausses des taux dans le monde, la baisse continue des marchés pénalise les valeurs financières, dont elle réduit la valeur des actifs boursiers. Axa cède 3,19% à 24,30 euros, BNP Paribas 3,37% à 67,30 et la Société Générale 3,32% à 104,70 euros. De son côté, le Crédit Agricole se replie de 3,15% à 26,77 euros, après l'annonce du lancement d'une offre de 3,1 milliards d'euros en numéraire sur la banque grecque Emporiki, dont le Français détient déjà 8,9% du capital. La banque a également renouvelé son intérêt pour le britannique Alliance & Leicester.

Les technologiques sont également durement malmenées. On retrouve ainsi parmi les principales baisses du CAC Thomson (-3,72% à 13,47 euros), Capgemini (-3,66% à 38,18 euros) ou encore Alcatel (-2,92% à 9,32 euros).

Suez abandonne 3,13% à 29,43 euros. Le ministre des Finances, Thierry Breton, a estimé sur Europe 1 qu'un examen du projet de loi autorisant la privatisation de Gaz de France, préalable obligatoire à la fusion entre les deux groupes, a peu de chances d'être examiné par les parlementaires avant le 14 juillet. Pendant ce temps, la position des députés UMP sur ce projet de loi reste extrêmement confuse, un député de la majorité ayant affirmé aujourd'hui que les deux tiers du groupe UMP sont opposés à la privatisation. Par ailleurs, Romano Prodi, le premier ministre italien a annoncé la tenue prochaine d'une réunion ministérielle entre français et italiens afin d'évoquer l'intérêt d'Enel pour Suez. GDF plie de 1,27% à 25,75 euros alors qu'UBS a ramené son objectif de cours de 32 à 29 euros.

La baisse des cours du brut pèse sur les valeurs pétrolières et parapétrolières. Total perd 2,67% à 46,99 euros, Géophysique 7,41% à 113,70,Technip 4,94% à 39,45 et Vallourec 2,49% à 783 euros.

Euronext chute de 7,93% à 63,90 euros alors que Deutsche Börse envisagerait de relever la partie en numéraire de son offre sur la plate-forme paneuropéenne, indice l'agence Reuters en citant des sources proches du dossier. Euronext, qui privilégie un projet de fusion avec le New York Stock Exchange, avait rejeté l'offre de son homologue allemande.

Enfin, Bull s'effondre de 30,67% à 4,95 euros, après avoir été réservé à la baisse jusqu'à 14h30. A la reprise de cotation, le titre a perdu jusqu'à plus de 40%. Le groupe informatique a en effet révisé en forte baisse ses prévisions pour 2006 en raison d'une " nette dégradation des perspectives de sa filiale italienne " et d'une " évolution moins dynamique que prévue sur le marché des serveurs ouverts ". Bull table désormais sur un résultat d'exploitation compris entre 13 et 18 millions d'euros cette année, contre 40 à 45 millions initialement prévu.


Christine Cousseau
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