Si la formule employée hier par PSA Peugeot-Citroën dans son communiqué se veut tout en nuance, elle n'en a pas moins valeur d'avertissement ce matin pour les marchés. "Le niveau des ventes en Europe de l'Ouest au troisième trimestre de 2006 ne permettra pas au groupe d'atteindre au deuxième semestre une marge opérationnelle en ligne avec celle du premier semestre de 2006", à savoir 2,4 % du chiffre d'affaires. Les investisseurs prennent acte, mais n'ont pas sanctionné le titre PSA qui vendredi, à la clôture de la place parisienne, gagnait 2,67% à 45 euros.

Ce nouveau "profit warning" (le quatrième depuis le début de l'année) donne l'ampleur du chantier qui attend le successeur de Jean-Martin Folz, ce dernier ayant annoncé sa démission surprise de la tête de PSA Peugeot Citroën pour le début 2007. Sont cités pour le remplacer Christian Streiff, ex Saint-Gobain qui vient de claquer la porte de la présidence d'Airbus après seulement trois mois à la tête de l'avionneur, Jacques Aschenbroich, directeur général adjoint de Saint-Gobain, et Philippe Varin, le patron du groupe sidérurgique anglo-néerlandais Corus, en passe d'être racheté par l'indien Tata Steel.

Il n'y a pas qu'en matière de rentabilité que PSA Peugeot Citroën n'est pas au rendez-vous. Le constructeur automobile français a enregistré au cours de son troisième trimestre 2006 un chiffre d'affaires de 12,54 milliards d'euros, en baisse de 1,8% par rapport par rapport à la même période en 2005. Sur les neuf premiers mois, les ventes, à 41,63 milliards d'euros, sont en léger recul de 0,3% par rapport aux 41,77 milliards de la même période de 2005.

Pour cette livrée trimestrielle, presque tous les indicateurs de PSA sont dans le rouge. A commencer par le premier marché du groupe, l'Europe de l'Ouest, où les ventes de voitures facturées aux concessionnaires reculent de 3,6 % sur les neuf premiers mois de l'année, à 1,7 million d'unités, mais chutent littéralement de "10,5 % sur le seul troisième trimestre", précise le communiqué. Sur un marché européen des voitures particulières et véhicules utilitaires légers en croissance de 0,4 %, les immatriculations des marques Peugeot et Citroën perdent du terrain et marquent, là aussi, un recul de 5,4 % au troisième trimestre. Au global, la part de marché du groupe s'établit à fin septembre à 13,8 %, contre 14,4 % sur la même période de 2005.

En dehors de sa contre-performance en Europe de l'Ouest, "les ventes de véhicules assemblés du groupe affichent à fin septembre une hausse de 14,5 %, à 600 600 unités", souligne le communiqué, avec de fortes croissances enregistrées en Amérique latine (+17,3% à 155.000 unités) et en Chine (+37,6% à 146.000 unités).