Alitalia "totalement incontrôlable", selon Romano Prodi

Le chef du gouvernement italien estime que la compagnie aérienne, qui ne parvient toujours pas à se redresser, n'a plus que jusqu'à janvier prochain pour éviter le dépôt de bilan.

On n'entend pas tous les jours un chef de gouvernement déclarer que la compagnie aérienne nationale est dans une situation désespérée... C'est pourtant ce qu'a fait ce matin Romano Prodi, le président du Conseil italien, qui a affirmé que la situation d'Alitalia est désormais "totalement incontrôlable". Avec en conséquence une perspective claire et nette: celle d'un dépôt de bilan qui pourrait devenir inévitable dès janvier prochain.

Le chef du gouvernement, qui rencontrait les syndicats d'Alitalia, n'y est donc pas allé par quatre chemins. "Alitalia connaît la période la plus difficile de son histoire", a-t-il affirmé à ses interlocuteurs, leur précisant que la compagnie n'a plus que jusqu'en janvier pour éviter un dépôt de bilan.

Cette dramatisation des propos de Romano Prodi témoigne de l'exaspération des pouvoirs publics italiens envers la situation d'Alitalia. Les efforts déployés depuis deux ans, qui se sont traduits par toutes sortes de restructurations et de suppressions d'emplois, n'ont pour le moment toujours pas porté leurs fruits. Voici tout juste un an, l'Etat italien, qui possède 49% de la compagnie, l'a recapitalisée à hauteur d'un milliard d'euros. Ce qui n'a pas empêché Alitalia de perdre 221 millions d'euros au premier semestre 2006 et de prévoir que l'exercice se terminera sur une perte. Le gouvernement a donc mis Alitalia en demeure de mettre au point un nouveau plan de redressement ne passant pas par la vente de la compagnie.

Pour les pouvoirs publics italiens, la priorité est, dans un premier temps, de redresser la compagnie tout en préservant clairement son identité italienne. C'est ensuite seulement qu'un adossement à un groupe étranger ou à une alliance internationale, indispensable pour la survie à long terme d'Alitalia, pourrait être envisagé.

L'hypothèse d'une reprise d'Alitalia par le groupe Air France-KLM, maintes fois évoquée, a jusqu'ici toujours été démentie. En août dernier, la compagnie française a démenti l'existence d'un tel projet.

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