Marions-les !

Le rapprochement des Caisse d'épargne et du groupe Banque populaire relance l'intérêt pour un mariage entre BNP Paribas et la Société Générale. Le serpent de mer du paysage financier français.

Face aux géants mutualistes que sont le Crédit agricole et le futur ensemble constitué par les Caisses d'épargne et le groupe Banque populaire, force est de constater que les acteurs privés ne font pas le poids. Bien sûr, BNP Paribas et la Société générale n'ont rien à leur envier en termes de rentabilité et de déploiement à l'international. Loin s'en faut. Mais leur part de marché sur leur marché domestique, notamment en banque de détail, est sensiblement inférieure.

Surtout, leur capacité à changer ici d'échelle est nulle ou presque, ce qui réduit à néant les perspectives d'économies significatives. Bref, pour faire vraiment le poids, la seule solution est de se marier. Enfin!, diront ceux qui caressent cet espoir depuis des années. Depuis 1999 en fait, année où la bataille pour le contrôle de Paribas a fait rage. A l'époque, Michel Pébereau a bien failli l'emporter mais la hantise en France des opérations hostiles a eu raison de sa détermination.

Sept ans plus tard ou presque, l'idée d'un rapprochement entre les deux géants bancaires privés a cependant toujours du sens. Le seul obstacle majeur est le risque de doublons dans la banque d'investissement, même si les activités de dérivés de la Générale n'ont pas d'équivalent chez BNP Paribas. Ce dernier établissement dispose pour sa part d'une plate-forme de banque de financement et d'activités de conseil qui n'ont pas atteint la même maturité à la Générale. L'obstacle paraît donc bel et bien surmontable.

En fait, c'est bien sur les questions de management qu'un tel projet achoppe, même sur le papier. En effet, à qui confier la direction d'un tel ensemble? Michel Pébereau a quitté la gestion quotidienne de BNP Paribas et en a remis les rênes à Baudouin Prot. Celui-ci n'a pas démérité. Les résultats sont là, et l'acquisition de la BNL vient de prouver qu'il savait aussi prendre des initiatives. Quant à Daniel Bouton, son parcours à la tête de la Générale plaide pour lui.

Le problème reste donc entier: il n'y a qu'un fauteuil pour deux, ce qui plaide pour le statu quo. Et pourrait inciter un prédateur étranger à entrer dans le jeu. Les rumeurs se font de plus en plus insistantes sur un intérêt de Citigroup pour la Société Générale, qui est aussi tentante pour une grande banque britannique, voire espagnole. Si tel devait être le cas, un fleuron de la finance française risque de passer sous drapeau étranger. A moins que ne se dévoile un chevalier blanc. Un rôle qui conviendrait finalement très bien à... BNP Paribas.

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