Le réassureur français Scor a dégagé au premier semestre 2006 un bénéfice net en hausse de 42% à 102 millions d'euros, contre 72 millions d'euros un an plus tôt. Ce résultat est supérieur aux prévisions des analystes, qui tablaient sur 101 millions d'euros pour Exane BNP Paribas, 100 millions pour Goldman Sachs et 84,9 millions d'euros pour SG Securities. Le réassureur a réalisé un chiffre d'affaires, exprimé en primes brutes émises, de 1,372 milliard sur les six premiers mois de l'année, soit une hausse de 16% par rapport au premier semestre 2005.

Dans le même temps, le résultat opérationnel a progressé de 34% à 188 millions d'euros, dont 153 millions pour le non-vie et 35 millions pour la branche vie. Les produits financiers contribuent à hauteur de 239 millions d'euros au résultat (+12% sur un an) grâce à une "gestion active" des placements dans un environnement "plus volatil" des marchés financiers, selon le communiqué. Au 30 juin, les placements atteignaient 9,199 milliards, investis à 54% en obligations. Le ratio combiné de l'activité non-vie s'est amélioré pour ressortir à 98,2% à fin juin 2006, contre 99,7% à fin juin 2005 et 101,4% à fin juin 2004.

Tous les pôles d'activité ont contribué à ces résultats, même si la progression de l'activité en réassurance dommages et responsabilité ressort comme plus importante. L'activité en réassurance vie est en revanche restée stable.

Le ratio combiné des activités dommages (qui rapporte les sinistres et les frais de gestion aux primes encaissées) ressort à 98,2%, contre 99,7% un an plus tôt. Mais le ratio combiné hors CRP (filiale mise en run off) s'établit à 97,7% contre 97,2% précédemment. Une dégradation qui s'explique par le renchérissement des coûts nets de rétrocession, qui ont représenté 5,8 points de ratio combiné contre 2,1 points un an plus tôt. Ce recul du ratio combiné, qui a surpris certains analystes, pèse sur le titre. "Les résultats sont globalement en ligne avec nos attentes. Mais le ratio combiné est inférieur", estiment ainsi les analystes de Goldman Sachs. L'action est donc chahutée à la Bourse de Paris, où elle cède 5,97%, à 1,89 euro, en fin de journée.

Après trois années dans le rouge, Scor a publié pour la première fois au titre de 2004 un résultat positif et a depuis poursuivi son redressement, à la faveur notamment d'une politique de souscription plus stricte. Ces résultats "confirment la pertinence de la stratégie mise en oeuvre depuis quatre ans: solvabilité et rentabilité sont restaurées", a déclaré Denis Kessler, le PDG de Scor. L'accent est désormais placé sur l'approfondissement et l'élargissement du "risk management" dans tous les domaines. "Qu'il s'agisse des politiques de souscription, de rétrocession, de gestion d'actifs, de gestion d'allocation de capital ou de structure, ou encore de suivi des grands risques naturels, technologiques, sociaux et médicaux, le groupe met tout en oeuvre pour maîtriser ses expositions, optimiser la diversification de son portefeuille et affiner ses couvertures afin de renforcer sa solvabilité", a-t-il expliqué.