Faible progression du chiffre d'affaires de Vivendi

L'activité du groupe Vivendi n'a crû que de 0,3% au troisième trimestre à 4,88 milliards d'euros. SFR et Universal Music voient baisser leurs ventes.

Vivendi, le groupe qui contrôle Canal Plus et l'opérateur de téléphonie mobile SFR (avec Vodafone), annonce ce mardi une très faible progression de son chiffre d'affaires, de 0,3%, au troisième trimestre 2006 à 4,88 milliards d'euros. Il pâtit d'une baisse des activités de SFR, en pleine concurrence avec les autres acteurs de la téléphonie mobile (notamment les nouveaux opérateurs virtuels, les MVNO) et d'Universal Music, confronté, lui, à un marché du CD toujours aussi difficile, sur fond de croissance du téléchargement de musique, illégal ou non.

Ce chiffre d'affaires trimestriel est inférieur aux attentes puisque selon les 11 analystes du consensus de l'agence Bloomberg, les ventes sur trois mois étaient attendues à 4,96 milliards, en hausse de 1,8%.

Ces chiffres sont publiés alors que Vivendi vient de confirmer avoir fait l'objet de discussions de rachat depuis plusieurs semaines avec le grand fonds américain KKR, Kohlberg, Kravis, Roberts & Co, qui proposait 40 milliards d'euros. Vivendi n'a pas donné suite, estimant que ce prix ne reflétait pas la valeur de l'entreprise. Les discussions ont pris fin en octobre mais l'information n'a été dévoilée que ce week-end.

A la Bourse de Paris, le titre Vivendi perd 1,43% à 29,60 euros en fin de séance.


Claude Bébéar dénonce "la folie" de certains fonds
Le président du conseil de surveillance d'Axa et membre du conseil de Vivendi, Claude Bébéar, s'en prend à la "folie" des fonds d'investissement et exclut l'idée d'un rachat de Vivendi, dans un entretien publié mardi dans le Financial Times. "Il y a actuellement une approche à court terme et une spéculation dans le secteur financier en général qui sont mauvaises pour l'économie", déclare-t-il dans cet entretien réalisé jeudi. "Quand vous voyez des groupes acheter une entreprise après l'autre, vous commencez à vous poser des questions", poursuit-il. "La façon dont certains fonds se comportent, c'est de la folie" et "parmi les fonds, il y en a qui sont sensés, d'autres qui ne le sont pas". A ses yeux, "le problème est que la réglementation (de l'activité des fonds) doit être mondialisée et que certains régulateurs ont tendance à défendre leurs propres intérêts". Claude Bébéar exclut par ailleurs un rachat ou un démantèlement de Vivendi, qui lui semble une "plaisanterie". Le groupe, objet de rumeurs récurrentes de rachat, a reconnu récemment avoir reçu une offre amicale du puissant fonds d'investissement américain KKR. Vivendi "marche bien, est bien dirigé, a de bons résultats et de bonnes perspectives", selon M. Bébéar. "La capitalisation de Vivendi doit être d'environ 40 milliards d'euros. Je ne pense pas qu'il y ait jamais eu de LBO (leverage buy-out, rachat par effet de levier) de 40 à 50 milliards dans le monde. Un jour ça arrivera, bien sûr, mais c'est très gros", conclut-il.

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