Recrutement problématique des toxicologues pour appliquer la loi Reach

Alors que le Parlement Européen vient d'adopter la nouvelle réglementation européenne Reach (Registration, Evaluation and Authorization of Chemicals), un colloque de l'Afsset a permis d'évoquer hier la difficulté du recrutement des toxicologues nécessaires pour faire appliquer cette nouvelle réglementation. Celle-ci devrait entrer en vigueur le 1er juin 2007. Les différentes interventions rapportées par l'AFP lors de ce colloque ont fait ressortir les problèmes de l'indépendance des toxicologues et de leur nombre insuffisant.Cette réglementation va donc nécessiter une augmentation du nombre des toxicologues en France, selon l'Afsset. Leur fonction essentielle sera d'encadrer l'enregistrement et l'évaluation de la toxicité de 30.000 substances chimiques produites et utilisées en Europe d'ici à 2018. C'est environ 75% des substances existantes qui n'ont pas de données toxicologiques adéquates, soit 75.000 environ, a fait remarquer Anne Steenhout, professeur à l'université libre de Bruxelles.Malheureusement, ces experts en toxicologie ne sont pas bien rémunérés, selon la directrice générale de l'Afsset, Michèle Froment-Védrine. Celle-ci a également exprimé son inquiétude quant à l'indépendance de ces derniers, sachant que les toxicologues les plus compétents travaillent en général pour des industriels.Il faut donc rendre attractif ce métier, a expliqué Hélène Magaud, chargée de projets Reach au Bureau européen des produits chimiques (ECB). Elle a également évoqué son inquiétude quant au manque de compétences en France, ce qui risque de favoriser le recrutement d'experts par les industriels dans d'autres pays d'Europe. Quant à l'indépendance des experts, elle demeure un réel problème dans tous les pays, selon Laurence Musset, de la division Environnement et santé de l'Organisation de coopération et de développement économique (OCDE). "On peut accepter des scientifiques de l'industrie à condition qu'ils remplissent une déclaration d'intérêt et qu'ils soient nommés par leur pays", a ajouté cette dernière, précisant qu'il n'y a pas vraiment de solution pour trouver le juste équilibre.
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