Francis Mer proposé comme président du conseil de surveillance de Safran

Est-ce la fin des disputes entre ex-Sagem et ex-Snecma à la tête de Safran, issue de la fusion entre les deux sociétés ? En tout cas, le sort des dirigeants fautifs vient d'être décidé: l'ancien patron de Sagem, Mario Colaiacovo "quittera ses fonctions de président du conseil de surveillance de Safran le 15 janvier 2007" mais "demeurera membre du conseil de surveillance de la société", annonce ce matin Safran dans un communiqué. Le gouvernement vient d'annoncer qu'il va proposer ce mardi, lors de la réunion du conseil de surveillance, que Mario Colaiacovo soit remplacé par Francis Mer, l'ex-ministre de l'économie, des finances et de l'industrie qui avait prélablement dirigé Usinor devenu Arcelor (que vient d'avaler le groupe de l'homme d'affaires d'origine indienne Mittal). Latribune.fr avait révélé vendredi que le nom de Francis Mer était désormais en lice dans le dossier Safran.De son côté, Jean-Paul Béchat, président du directoire de Safran, "quittera ses fonctions au sein du directoire lorsqu'il aura atteint 65 ans, le 2 septembre 2007". Ces décisions ont été prises "en liaison avec les principaux actionnaires", précise la communication de Safran. En clair, l'Etat, actionnaire à hauteur de 31,3 % de l'ensemble, a donc tranché. Par contre, les actionnaires salariés de Sagem, qui revendiquent 21 % des droits de vote et qui plaidaient sur un départ simultané des deux hommes, n'ont pas été totalement entendus. Le remplaçant de Jean-Paul Béchat devrait être choisi demain mardi, lors du conseil de surveillance. Il pourrait s'agir de Patrick Buffet, délégué général et membre du comité exécutif de Suez, qui aurait accepté le poste, selon des sources concordantes. En tout état de cause, c'est le seul candidat à avoir été reçu à Bercy par Thierry Breton. Désormais, une fois que la guerre des chefs sera terminée, les gagnants voir devoir s'atteler au redressement du groupe. Tâche qui ne s'annonce pas de tout repos. Le groupe dit avoir détecté des irrégularités comptables dans sa filiale Sagem Défense Sécurité qui pourraient avoir un impact cumulé de 100 millions d'euros sur les comptes de la branche correspondante du groupe. Les irrégularités comptables, qui auraient été réalisées par l'ancien directeur financier de Sagem Défense Sécurité, ont été découvertes après le limogeage de l'ancien président de cette filiale, Jacques Paccard, le 20 novembre dernier. Dans une lettre datée du mercredi 29 novembre et obtenue par l'agence Reuters, Jean-Paul Béchat accusait déjà Jacques Paccard d'avoir licencié fictivement, pour faute grave, trois de ses proches collaborateurs, dont le directeur financier, à des conditions financières très avantageuses pour les intéressés, qui auraient reçu quatre années et demie de salaire chacun. Safran a d'ailleurs annoncé samedi avoir déposé le 29 novembre une plainte contre Jacques Paccard pour "abus de biens sociaux" dans cette affaire. Les nouveaux dirigeants devront également décider s'il faut ou non garder le groupe en l'état. Et là, l'activité de téléphones mobiles de Sagem, déficitaire, sera au coeur de toutes les interrogations.
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