Les marchés auraient pu célébrer en fanfare le verdict de la Réserve fédérale (Fed) hier, qui a opté pour une pause sur son principal taux directeur, à 5,25%, après dix-sept tours de vis de sa politique monétaire. Ce statu quo intervient deux ans après le début de ce cycle de resserrement des taux, en juin 2004. Toute hausse des taux, facteur de ralentissement de l'activité économique, est généralement une mauvaise nouvelle pour les marchés d'actions. Mais les marchés ont préféré bouder la nouvelle, le Dow Jones clôturant en baisse de 0,41% à 11.173,27 points hier tandis que le Nikkei a terminé aujourd'hui en légère hausse de 1,1%, après avoir corrigé de 1,5% la veille. Ce sont sans doute les propos communiqués par la Fed qui ont un peu déçu les marchés. Les plus optimistes, qui tablaient sur une fin ferme et définitive du cycle de resserrement monétaire, ont dû revoir leur pronostic. Même si "les pressions inflationnistes devraient reculer", notamment en raison de la "politique monétaire", "le comité estime que les risques inflationnistes demeurent", a indiqué la Fed dans son communiqué. Mais le calendrier d'une éventuelle hausse des taux n'est bien sûr pas précisé. "Il dépendra des prochaines publications en matière de conjoncture et d'inflation", note simplement la Fed. "En choisissant de ne rien faire aujourd'hui, la Fed ne fait que repousser des actions de politique monétaire qui devront être plus restrictives. Car, c'est vrai, les tensions inflationnistes sont très présentes dans le système productif américain", a commenté Nicolas Bouzou, économiste chez Asteres. De fait, l'inflation ne décélère pas outre-Atlantique : en juin, l'inflation sous-jacente, qui exclut les éléments volatils comme les produits frais et l'énergie, a grimpé à 2,4% en rythme annualisé, son plus haut niveau depuis avril 1995. Le président de la Fed, Ben Bernanke, n'a peut-être pas dit son dernier mot.

latribune.fr

17 Sept 2010, 23:21

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