Pas d'accord des pays de l'Union pour limiter la pêche au thon et à l'anguille

Alors que ces deux espèces de poisson sont aujourd'hui particulièrement menacées, les 27 Etats membres de l'Union européenne ont reporté à juin une éventutelle décision sur des plans de sauvegarde. Le commissaire européen à la pêche Joe Borg s'est dit "déçu et inquiet".

Les 27 pays de l'Union européenne se sont quittés lundi soir en reportant à juin toute décision sur des plans de sauvegarde des anguilles et du thon rouge, deux espèces particulièrement menacées qui nécessitent des plans d'action rapides. Le commissaire européen à la pêche Joe Borg s'est déclaré "déçu et inquiet du manque d'efforts des 27 pour mettre en place des mesures urgentes permettant de reconstituer les stocks de ces deux espèces", a indiqué sa porte-parole.

Selon des sources européennes, il n'y avait techniquement pas lundi soir un nombre suffisant de ministres européens de la Pêche encore présents à Bruxelles pour prendre des décisions par ailleurs très délicates. Les ministres européens avaient déjà échoué à trouver un terrain d'entente sur les anguilles lors d'une première réunion à la mi-avril. Lundi, le dernier point épineux de ce dossier, le repeuplement du stock européen via l'aquaculture de bébés anguilles, n'a pas été tranché. Selon des rapports scientifiques réalisés pour la Commission en 2005, le stock d'anguilles se situe à un niveau extrêmement bas et l'exploitation commerciale pourrait s'arrêter d'ici 2015, faute de ressources.

Les ministres n'ont pas non plus avalisé lundi soir un plan international de restauration des stocks de thon rouge sur 15 ans adopté fin 2006 par la Commission internationale pour la conservation des thonidés de l'Atlantique (CICTA), qui regroupe 43 pays et régions. Le thon rouge est particulièrement menacé par l'engouement pour la cuisine japonaise (sushis et sashimis). Les scientifiques estiment que le nombre actuel de prises de thon est trois fois supérieur à celui qui permettrait un renouvellement optimum de l'espèce.

L'essentiel des droits de capture du thon en Europe, réduits de 8% en 2007 par rapport à la saison précédente, reviennent à l'Espagne, la France et l'Italie. Reste que certains Etats européens ont continué à pêcher au même rythme, au risque de dépasser rapidement leurs quotas alloués, selon des experts européens. La Commission se doit de fermer la pêche si les quotas sont atteints. L'Italie et la France avaient souhaité dès le début de la réunion un report à juin de cet épineux dossier.

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