Pour qui serait venu sans savoir, la soirée aurait tout d'un classique vernissage. Dans la cour et à tous les étages des photos d'art. Dans l'air, une musique discrètement "branchée". Dans les mains, des amuses bouches et un verre. Pourtant, ceux qui sont là regardent à peine les oeuvres de Benoît Delomez, un artiste plasticien qui présente ici sa vision photographique des lieux. Ils ont une seule idée en tête : acheter un des appartements de cet hôtel particulier parisien vendu à la découpe par le groupe Westbrook.

"Pour nous, il s'agit de vendre à un bon prix tout en valorisant les acquéreurs" explique Claude Cayla, directeur associé de Catella Residential partners, la société en charge de la commercialisation qui, pour l'occasion a fait appel à l'agence Art en Direct. Et de fait, cette approche marketing semble payante. Le caractère événementiel de la vente permet d'attiser la curiosité. Les acquéreurs potentiels sont une bonne cinquantaine ce soir-là. Ils se sentent en compétition et n'hésitent donc pas à faire monter les enchères. Ou plutôt à faire grimper leur offre pour se rapprocher du prix, à dessein très élevé, fixé par le commercialisateur.

En France, la loi interdit de surenchérir sur l'offre d'un acquéreur qui propose de payer un bien au prix fixé par le propriétaire. A la fin de la soirée, les dix appartements sont vendus. Entre 6200 euros (brut de béton) à 8500 euros (livré fini) le m2. Un succès évident. Dans cette partie du Xème arrondissement qui jouxte les grands boulevards, les 6000 euros sont rarement dépassés. La méthode sera donc exploitée à nouveau. "La prochaine fois nous ferons un concert." assure Claude Cayla qui a aussi décidé de récompenser les acheteurs en leur offrant une des oeuvres de Benoît Delomez.