Alitalia : le titre plonge en Bourse après l'échec de la procédure de privatisation

Le titre Alitalia plongeait ce mercredi à la Bourse de Milan après l'annonce du retrait d'Air One de la course au rachat de la participation de l'Etat dans la compagnie italienne qui signifie pratiquement l'échec de la privatisation aux conditions actuelles.

Le titre Alitalia plongeait ce mercredi à la Bourse de Milan, après l'annonce du retrait d'Air One de la course au rachat de la participation de l'Etat dans la compagnie italienne qui signifie pratiquement l'échec de la privatisation aux conditions actuelles. Le titre abandonnait près de 7% à 0,75 euro.

La procédure de privatisation de la compagnie nationale aérienne italienne, Alitalia, a échoué en effet mardi soir. Le dernier prétendant en lice pour le rachat des 49,9 % du capital de la compagnie détenu par l'Etat italien, le holding de Carlo Toto contrôlant la compagnie aérienne AirOne a en effet annoncé mardi soir renoncer à déposer d'ici lundi prochain une offre définitive pour Alitalia. "Les conditions actuelles [posées par l'Etat italien pour la privatisation d'Alitalia, NDLR] ne permettent pas la réalisation d'un plan solide d'assainissement et de relance d'Alitalia" explique dans un communiqué Air One.

La procédure de privatisation d'Alitalia avait été lancée en janvier dernier, attirant 11 prétendants qui se sont retirés ensuite un à un, à l'instar d'Aeroflot ou Carlo De Benedetti et de plusieurs fonds d'investissement anglo-saxons (Cerberus, Texas Pacific Group...).

Le titre Alitalia a perdu 22 % en Bourse depuis le début de l'année et le lancement de la procédure de privatisation, pour ne plus capitaliser que 1,1 milliard d'euros .

Il semble qu'Air One ait refusé de s'engager sur une offre sans avoir la possibilité de la retirer au cas où elle ne parvienne pas à un accord avec les syndicats sur des licenciements ou ne reçoive pas le feu vert de l'Autorité italienne à la concurrence.

Carlo Toto avait mis au point un plan de reprise prévoyant la suppression de 2.350 emplois chez Alitalia. Les effectifs de la compagnie nationale aérienne sont actuellement de 11 178 personnes. Alitalia perd en moyenne 1,6 million d'euros par jour et a accumulé une dette de plus d'un milliard d'euros.

Ce retrait du dernier prétendant représente un fiasco pour le Président du Conseil italien, Romano Prodi et son ministre de l'Economie, Tommaso Padoa-Schioppa, qui avaient choisi cette procédure pour sceller le sort d'Alitalia.

Mais il n'est pas exclu qu'Alitalia soit désormais cédée de façon rapide. Le holding d'Air One soulignait hier soir sa "propre disponibilité à s'engager pour la relance d'Alitalia", malgré son retrait de la procédure en cours. Carlo Toto pose toutefois comme exigence "des conditions d'achat diverses, rendant possible une croissance soutenable et compétitive d'Alitalia".

Le gouvernement italien exigeait jusque là le maintien de "la couverture du territoire" national et de "l'identité nationale d'Alitalia" voire le maintien des emplois actuels.

D'autres prétendants qui n'avaient pas participé à la procédure de privatisation pourraient aussi se manifester. Les regards se portent notamment vers Air France-KLM, allié d'Alitalia dans l'alliance SkyTeam. "Alitalia reste pour nous un partenaire intéressant" a déclaré une source proche de la compagnie franco-néerlandaise au quotidien La Stampa (édition de mardi), tout en indiquant qu'Alitalia doit se dépêcher pour ne pas rester isolée.

Selon nos informations, Romano Prodi n'a toutefois pas soufflé mot du dossier Alitalia à son homologue français François Fillon lors de la visite du Premier Ministre français vendredi dernier 13 juillet à Rome.

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