Les résultats du Cevipof annoncés ce vendredi, concernant la "dissonance politique et électorale" (c'est-à-dire le changement d'opinion), montrent que la tendance la plus forte est celle des électeurs allant de la gauche vers un candidat de droite. On peut néanmoins émettre une "réserve" sur ces chiffres, car la gauche est représentée uniquement par Ségolène Royal dans cette étude, alors que la droite est représentée par Bayrou, Sarkozy et Le Pen.

Sur un échantillon de 5.239 personnes de tous sexe, âge, classe sociale, profession, niveau d'étude et intérêt pour la politique, le Cevipof a donc dégagé le niveau et les types de dissonance électorale sur une période allant du 5 au 19 février 2007. On se rend compte que 14% des gens interrogés disent être "dissonants". La dissonance gauche-droite représente 12,6% alors que la dissonance droite-gauche, elle, ne représente que 2,2%. A l'inverse, 85,2% des sondés restent cohérents.

Dans le détail, le Cevipof a également publié les profils des électorats de la dissonance électorale. La dissonance droite-gauche est la plus forte chez les 18-24 ans et chez les 35-49 ans. Ces derniers se disent peu ou pas du tout intéressés par la politique et n'ont confiance ni en la gauche, ni en la droite.

Les dissonants de gauche pour Sarkozy sont aussi en majorité des femmes entre 35 et 49 ans qui ne s'intéressent peu ou pas à la politique et ne font confiance ni à la gauche ni à la droite. Les sondés allant de la gauche vers Le Pen ont en majorité entre 50 et 64 ans, appartenant au monde ouvrier, avec un niveau d'étude inférieur au baccalauréat, et qui une fois de plus ne font ni confiance ni à la droite ni à la gauche, et s'intéressent peu ou pas à la politique.

Enfin, les dissonants allant de la gauche vers Bayrou ont pour la plus part entre 35 et 49 ans, avec un niveau d'étude "Bac + 2" ou plus, qui s'intéressent beaucoup à la politique et qui, là encore, ne font confiance ni à la gauche ni à la droite.

Le Cevipof a lancé, avec le soutien du ministère de l'Intérieur et de l'aménagement du territoire et en partenariat avec l'Ifop, un programme inédit de recherche, le "Baromètre politique français". Ce programme, qui s'organisait en quatre étapes, avait pour but d'analyser les mouvements et l'évolution de l'électorat français. Cette enquête d'opinion avait démarré le 20 mars 2006 pour se finir le 19 février dernier. Le Cevipof avait organisé ce programme en quatre étapes appelées "vagues", autour de nombreux thèmes dont celui de la dissonance politique et électorale.