Le ton monte entre Valeo et Pardus son principal actionnaire

L'assemblée générale des actionnaires de Valeo promet d'être chaude le 21 mai. Alors que l'équipementier automobile doit voir un grand nombre de ses administrateurs renouvelés, son conseil d'administration rejette à l'unanimité les résolutions du fonds Pardus demandant la nomination de huit administrateurs. Pardus considère que Valeo doit mener "un réexamen stratégique" de sa stratégie.

Le ton monte à nouveau entre Valeo et le fonds d'investissement américain pardus qui détient 13% de son capital. Après avoir tout récemment fait savoir qu'il "était ouvert à une discussion avec le fonds d'investissement Pardus", Thierry Morin, président de Valeo, vient de lui refermer la porte. En effet, le conseil d'administration du groupe d'équipement automobile français Valeo "a décidé à l'unanimité de recommander à l'assemblée générale" du 21 mai "de rejeter les résolutions" du fonds Pardus demandant la nomination de huit administrateurs, annonce ce dernier dans un communiqué publié ce mercredi.

Le conseil d'administration a jugé la demande de Pardus "disproportionnée au regard de sa participation au capital de Valeo", indique le groupe dans un communiqué. Le conseil "a estimé que cette demande conduirait à une prise de contrôle rampante du groupe au bénéfice d'un actionnaire ne détenant qu'environ 13% du capital de Valeo", poursuit-il.

Le 25 avril dernier, Thierry Morin avait pourtant indiqué que le conseil d'administration de l'équipementier automobile était "ouvert à une discussion" avec le fonds d'investissement Pardus sur sa demande de représentation au conseil. "Pardus détient 13% de Valeo. Il a fait connaître son souhait de faire nommer huit administrateurs au conseil d'administration", a dit Thierry Morin. Néanmoins, le conseil avait à l'époque déjà "jugé cette demande très excessive". A cette date, Thierry Morin précisait que la représentation de Pardus au conseil d'administration devait respecter plusieurs critères, notamment "n'être pas disproportionné, respecter l'intérêt des actionnaires, éviter les conflits d'intérêt" et respecter les règles de gouvernance. Fort de cet avertissement, les discussions avec Pardus auront lieu "dans le strict respect des intérêts des actionnaires, des salariés et des clients", précisait Valeo. Dans le cadre de son éventuel rachat par des fonds - une rumeur qui remonte à plusieurs semaines maintenant - Valeo indique dans son communiqué qu'il "continue d'étudier les indications d'intérêt dont il a fait l'objet. Le marché sera tenu au courant des suites éventuelles qui y seront données, le moment venu". Après avoir reconnu avoir été approché par un fonds d'investissement, l'équipementier automobile avait indiqué début avril qu'il "continuait à explorer l'ensemble des options stratégiques". Le fonds Pardus, actionnaire de l'équipementier français à plus de 13%, s'était déclaré en faveur d'un rapprochement avec l'américain Visteon, dont il est également actionnaire. Selon d'autres sources, les fonds d'investissement français PAI Partners et américain Cerberus seraient candidats au rachat de l'équipementier automobile français Valeo.

Après la décision du conseil d'administration de Valeo de lui rejetter sa demande, Pardus a immédiatement réagi. Dans un communiqué, le fonds d'investissement américain considère que l'équipementier automobile français doit mener "un réexamen stratégique". Pardus, qui indique être le "plus important actionnaire" de Valeo, estime que "les défis et les opportunités" dans le secteur sont "trop importantes pour que Valeo laisse durer le statu quo". Selon Pardus, "il est essentiel que Valeo mène, au niveau du conseil d'administration, un réexamen stratégique de toutes ses options". Pardus suggère qu'"immédiatement après la prochaine assemblée générale", le conseil d'administration "conduise une revue complète des opérations et de toutes les alternatives stratégiques". Pardus soutient une extension du conseil d'admnistration à treize membres (contre onze actuellement) et propose au vote des actionnaires la nomination de huit administrateurs, dont six "indépendants".
Deux sont des dirigeants du fonds: son fondateur et président Karim Samii et le gestionnaire du portefeuille Joseph Thornton. Parmi les six autres figurent l'ancien président d'Arcelor Guy Dollé, le président de l'aéroport de Zurich Andreas Schmid ainsi que d'anciens dirigeants: François Jaclot (InBev et Suez), Jean-Paul Vettier (Total Refining), Hervé Hauvespre (Renault Trucks), Didier Delepine (Equant). Pardus affirme encore avoir fait "des efforts substantiels pour discuter un compromis sérieux et constructif" avec Valeo et que la réponse de la direction a été "décevante"."Les objectifs de Pardus, comme investisseur à long terme et principal actionnaire de Valeo, sont de rendre la compagnie plus forte et de maximiser la valeur d'actionnaire", déclare Karim Samii, cité dans le communiqué. Il appelle les actionnaires à "rejeter l'approche de statu quo de la direction" et à "soutenir la vision de Pardus".

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