Batterie d'indicateurs décevants au Japon

En juillet, la consommation a fléchi, tout comme la production industrielle ou les mises en chantier de logements neufs. Les prix continuent de baisser, faisant resurgir le spectre de la déflation. Seule bonne nouvelle, le chômage poursuit sa décrue.

Les dépenses de consommation moyennes d'un ménage au Japon ont reculé en juillet de 0,1% sur un an, leur première baisse en sept mois, a annoncé ce vendredi le ministère des Affaires intérieures. Les dépenses de consommation des ménages salariés, qui comptent pour environ 60% du total, ont pour leur part augmenté de 0,5%. Le revenu moyen d'un ménage salarié a en revanche diminué de 3,3%.

Les statistiques sur la consommation des ménages sont considérées comme peu fiables. Les économistes leur préfèrent généralement celles sur les ventes de détail, publiées par le ministère de l'Economie (Meti). Le Meti avait indiqué jeudi que les ventes de détail avaient reculé de 2,2% sur un an en juillet, plus forte baisse depuis juin 2005.

De leur côté, les prix à la consommation hors produits frais ont diminué de 0,1% en juillet sur un an, leur sixième mois consécutif de baisse, selon le ministère des Affaires intérieures. En excluant les produits frais mais aussi l'énergie, les prix ont reculé de 0,5% sur un an, a précisé le ministère. Comme au cours des mois précédents, ce sont les prix des "biens de loisirs durables" (catégorie qui englobe les produits électroniques grand public) qui ont le plus baissé, chutant de 17,1% sur un an, à cause de la concurrence féroce qui règne dans le secteur au Japon. Les prix des téléviseurs à écran plat ont ainsi fondu de 22,3% sur un an et ceux des ordinateurs portables de 27,1%.

Cette érosion continuelle des prix à la consommation rappelle fortement la déflation que l'économie japonaise a subie entre l'été 1998 et la fin 2005. Alors que le gouvernement nippon et plusieurs organisations économiques internationales estiment que cette déflation n'est toujours pas complètement vaincue, la Banque du Japon (BoJ), plus optimiste, a déclaré le phénomène terminé en juillet 2006 et a mis fin à la politique de taux d'intérêt zéro qu'elle pratiquait depuis 2001 pour tenter d'enrayer la chute des prix.

En février, la BoJ a porté son taux directeur à 0,5%. Selon la banque centrale, le retour à une inflation négative ces derniers mois n'est que temporaire, et les prix finiront tôt ou tard par rebondir, l'écart se réduisant sans cesse entre la production et la consommation. La BoJ souligne également que la baisse des prix reflète surtout une situation de concurrence exacerbée dans certains secteurs, et non une spirale déflationniste, les prix des actifs tels l'immobilier continuant à monter. La banque prévoit pour l'année budgétaire 2007-2008, qui a commencé en avril dernier, un taux d'inflation de 0,1%, et de 0,5% au cours de l'année suivante.

La production industrielle a, pour sa part, reculé de 0,4% en juillet par rapport à juin, la plupart des usines automobiles du pays ayant été paralysées plusieurs jours à la suite d'un violent séisme, selon le ministère de l'Economie (Meti). Sur un an, la production industrielle a augmenté de 3,2%. Selon le Meti, la production industrielle devrait fortement rebondir de 6,8% en août, les constructeurs automobiles rattrapant le temps perdu en faisant tourner davantage leurs usines, avant de reculer de 2,5% en septembre.

Dans l'immobilier, les mises en chantier de logements neufs ont dégringolé de 23,4% sur un an en juillet à 81.714 cas, chute nettement plus importante que ce que pronostiquaient les économistes, selon le ministère de l'Aménagement du territoire et des Transports. Le mois dernier, les mises en chantier de maisons individuelles destinées à la location ont reculé de 25,3% sur un an à 34.763 cas. Les mises en chantier de maisons destinées à être occupées par leur propriétaire ont chuté de 26% à 24.093 cas, tandis que celles d'immeubles collectifs ont diminué de 20,6% à 21.243 cas.

Enfin, le taux de chômage a reculé à 3,6% en juillet contre 3,7% en juin, atteignant son plus bas niveau depuis février 1998, selon le ministère des Affaires intérieures. Fin juillet, on comptait 107 offres d'emplois pour 100 demandes, la même proportion qu'en juin, a indiqué séparément le ministère de la Santé, du Travail et des Affaires sociales.

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