Le principe d'une commission d'enquête sur les relations franco-libyennes accepté

Nicolas Sarkozy a indiqué dimanche que le contrat de ventes d'armes entre le groupe européen EADS et la Lybie était en négociation "depuis 18 mois". L'Elysée a accepté vendredi la constitution d'une commission d'enquête parlementaire réclamée par le PS.

La France a-t-elle monnayé la libération des cinq infirmières bulgares et du médecin palestien par la Libye en facilitant la signature d'un important contrat d'armements - 296 millions d'euros au total - entre ce pays et une filiale d'EADS? Tout comme la direction du groupe aéronautique, les autorités françaises démentent formellement l'existence d'une quelconque contrepartie à cette libération.

Après le secrétaire général de l'Elysée Claude Guéant samedi dans le Figaro, le président de la République a tenu dimanche à faire une mise au point sur cette affaire. S'exprimant devant la presse sur son lieu de vacances aux Etats-Unis, Nicolas Sarkozy a indiqué que le contrat de ventes d'armes avec le groupe d'aéronautique, qui porte notamment sur l'achat par la Libye de missiles anti-char Milan, était en négociation "depuis 18 mois".

Voulant faire la preuve de la transparence des autorités françaises, l'Elysée comme Matignon ont donné vendredi leur accord sur la constitution d'une commission d'enquête parlementaire sur cette question, comme le réclamait le parti socialiste. Cette commission devrait être mise sur pied dès la rentrée de septembre. Les déclarations du fils du dirigeant libyen Mouammar Kadhafi dans le journal Le Monde jeudi avait jeté le trouble sur les conditions de la libération des six otages accusés par la justice libyenne d'avoir inocculé le virus du sida à des enfants en Lybie, les socialistes accusant le pouvoir exécutif d'avoir caché les vraies raisons de ce dénouement.

En particulier, Saïf-Al-Islam, qui a joué un rôle central dans les négociations sur la libération des infirmières et du médecin, laissait penser que le chef de l'Etat français était intervenu pour accélérer la conclusion des contrats d'armement. Selon ses déclarations, les Allemands étaient très réticents sur les ventes d'armes alors alors que "avec les Français nous avons été en négociations depuis longtemps". Par ailleurs, "nous avons demandé à Sarkozy d'accélérer les choses. Maintenant que le cas des infirmières est réglé c'est une occasion en or", affirmait le fils Kadhafi au Monde, sans pour autant parler clairement de contrepartie.

Ce contrat d'achat d'armements est le premier signé par la Lybie avec un pays occidental depuis la levée en 2004 de l'embargo international qui frappait ce pays. "Il n'y a plus d'embargo avec la Libye, ni tacite ni implicite", a rappelé dimanche le président de la République française. Saïd Al-Islam a déclaré samedi que "le contrat d'armements signé par la Libye (...) n'avait pas pour contrepartie la libération des six". L'embarras est autant à Tripoli qu'à Paris.

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