Aéroports de Paris (ADP) va augmenter de 4,25% les tarifs des redevances réglementées prélevées auprès des compagnies aériennes (passagers, atterrissage, balisage..) en 2007 (à partir du 1er avril précisément). Ce montant inclut le niveau de l'inflation estimée à 1,3%. Les redevances accessoires -très modestes- progresseront de 4,2%.

C'est ce qu'ont proposé mardi les représentants du gestionnaire des aéroports parisiens à leurs homologues des compagnies aériennes, lors d'une commission consultative économique. Un sujet sensible qui a conduit l'an dernier les compagnies aériennes à déposer plusieurs recours au Conseil d'Etat contre ces hausses jugées injustifiées.

Cette hausse de 4,25% est inférieure à celle de 5% de 2006. Elle s'inscrit dans le cadre du contrat de régulation économique (CRE, signé l'an dernier entre l'Etat et ADP qui plafonnait à 5% la hausse annuelle des redevances entre 2006 et 2010). Ce ralentissement de la hausse s'explique notamment par un ajustement afin de compenser une partie de l'excédent de redevances perçues en 2006 en raison d'un trafic supérieur aux prévisions (+4,8% à fin novembre, contre une hypothèse de 3,75%). Selon un participant à la réunion de mardi, cet ajustement ramène la progression à 4,41%. "Puis ADP a décidé de ramener la hausse à 4,25%", dit-il à La Tribune.

Néanmoins, l'évolution des structures des redevances pourra changer la donne de manière significative. Ainsi, la progression de la redevance passager (celle qui sert à financer l'investissement et le fonctionnement des aérogares) est supérieure à celle de la redevance d'atterrissage. Ceci au motif que les efforts d'ADP sont essentiellement dans la construction de nouveaux terminaux.

Et, au nom de l'harmonisation entre les prix de la redevance passager pour les vols nationaux et ceux de la zone Schengen, les tarifs sur les vols domestiques augmentent fortement. Ainsi, la redevance passager pour un vol domestique augmente de 11,6%. Parallèlement, la redevance d'atterrissage sera inférieure pour les gros-porteurs que pour les petits.

Corsair, EasyJet, les associations de compagnies aériennes comme l'IATA, le BAR, la FNAM et le SCARA, ont voté contre la proposition d'ADP. Grosse surprise, Air France, très remontée sur le sujet les années précédentes, s'est en revanche abstenue.

De toutes les compagnies, la low-cost britannique EasyJet était la plus furieuse. "Elle perd sur tous les tableaux. La redevance passager va fortement augmenter alors que les low-cost ne demandent aucun investissement d'aérogares. Et l'utilisation d'Airbus A319 va faire augmenter le montant de la redevance d'atterrissage d'EasyJet de 8% environ", explique un observateur.