Au lendemain de l'annonce de la victoire sur la reprise d'ABN Amro par le consortium mené par Royal Bank of Scotland, et de la démission du président de la banque batave Rijkman Groenink, ABN a annoncé ce jeudi matin qu'elle nommera comme président Mark Fisher, membre du conseil d'administration et de son comité de direction.

Il sera officiellement nommé lors d'une assemblée générale des actionnaires qui sera convoquée à une date ultérieure. Les trois présidents des banques membres du consortium victorieux, Jean-Paul Votron, pour Fortis, Fred Goodwin pour RBS et Juan Icarte pour Banco Santander rejoindront le conseil de surveillance de la banque.

Par ailleurs, Fortis a annoncé ce matin que l'augmentation de capital de 13,4 milliards d'euros qu'elle avait lancée fin septembre pour financer l'acquisition avait été souscrite à hauteur de 98%. Ce qui traduit une certaine méfiance de la part des actionnaires. En effet, pour être assuré de réussir son opération, Fortis avait émis ses titres à 15 euros, soit une décote de 44% ! A titre de comparaison, l'augmentation de capital de RBS, certes d'ambition plus modeste (6 milliards d'euros) avait été sursouscrite 8 fois.

Cette opération de rachat est la plus vaste transaction hostile jamais menée dans le secteur bancaire en Europe. Elle valorise ABN Amro à environ 71 milliards d'euros. La banque sera démantelée entre ses trois acquéreurs, RBS récupérant la banque d'investissement, Fortis la banque de détail en Europe du Nord, et Santander la banque de détail au Brésil et en Italie.