Déjà évoquée dimanche par la presse britannique, l'hypothèse d'une contre-offre conjointe de Royal Bank of Scotland (RBS) et Santander sur ABN Amro semble se confirmer. Selon une source proche du dossier citée par Reuters, les banques britannique et espagnole ont bien engagé des discussions, qui n'en sont toutefois qu'à un stade exploratoire. Les prédateurs potentiels n'ont encore convenu ni d'un prix, ni d'un partage précis des actifs de l'établissement néerlandais.

Selon le Sunday Times toutefois, Santander prendrait le contrôle des activités de banque de détail d'ABN Amro en Europe continentale ainsi que de ses actifs en Afrique du Sud. De son côté, RBS récupérerait les activités de banques d'investissement et la banque américaine La Salle.

Alors que l'assemblée générale du groupe est prévue le 28 avril, Barclays avait annoncé le 19 mars l'ouverture de négociations exclusives avec ABN Amro. Ces négociations doivent prendre fin le 18 avril. Mais le "hedge fund" TCI avait publiquement souhaité que d'autres offres soient examinées, menaçant la direction de poursuites judiciaires si tel n'était pas le cas. Les noms d'autres candidats intéressés ont d'ailleurs circulé, comme les américains Wachovia ou Citigroup, l'espagnol BBVA (Banco Bilbao Viscaya Argentaria) ou encore le français BNP Paribas.

Dans un entretien publié aujourd'hui, Nout Wellink, gouverneur de la banque centrale néerlandaise, déclare qu'il ne formulerait pas d'opposition au principe qu'un repreneur achète ABN Amro pour ensuite la démanteler. Selon l'équipe d'analystes de Merrill Lynch, l'acquisition d'ABN Amro par RBS et Santander serait profitable aux deux acquéreurs après trois ans seulement.

En attendant, l'action ABN Amro poursuit son envol. A 15 heures 30, elle prend 2,20% à 33,92 euros, ce qui porte sa progression de 2007 à 39,26%.