Milek Topolanek ne veut plus que l'Europe débatte de manière un peu honteuse de l'avenir de l'énergie atomique. Alors que s'ouvraient, ce 8 mars à Bruxelles, les travaux du Conseil européen, le Premier ministre tchèque a rendu publique une lettre adressée au président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, proposant d'organiser à Prague un grand forum sur l'énergie nucléaire. Seraient invitées à participer à cette rencontre toutes les parties intéressées : les pays membres de l'Union européenne, la Commission, des entreprises, des régulateurs nationaux de l'énergie, des représentants des consommateurs, etc.

En réitérant cette offre de vives voix hier soir, au cours de la discussion des chefs d'Etat et de gouvernement consacrée à l'élaboration d'une stratégie européenne pour assurer la sécurité énergétique de l'Union et lutter contre le réchauffement climatique, le leader tchèque a apporté de l'eau au moulin de la France. Paris cherche depuis plusieurs semaines, en effet, à faire reconnaître la contribution substantielle de l'atome à la limitation des émissions de gaz de serre.

Habilement, Milek Topolanek dit qu'il "partage complètement les conclusions de la Commission qui souligne que l'énergie nucléaire est l'une des plus importantes sources d'énergie non carbonée" contribuant à prévenir le réchauffement de la planète. Sans compter, ajoute-t-il, que "le prix de cette énergie ne dépendant pas des prix du pétrole et aucune pénurie d'uranium n'étant prévisible", le nucléaire contribue de manière significative à la sécurité d'approvisionnement de l'Union".