Dans une interview au Financial Times, Jean-François Dehecq, le président du champion français de la pharmacie, Sanofi-Aventis s'en prend aux entreprises des pays en développement qu'il accuse de détourner de leur objectif les médicaments génériques.

Il affirme que des sociétés indiennes, thaïlandaises ou indonésiennes fabriquent des génériques avec une main d'oeuvre payée "trois fois rien" et exportent ensuite leur production au lieu de la distribuer localement à des tarifs qui seraient abordables pour les populations pauvres.

"Ils fabriquent à un prix de revient très bon marché et exportent vers le Nord à destination de consommateurs qui peuvent déjà payer, argumente-t-il. C'est un scandale. Ils exploitent les populations du Sud alors qu'ils devraient d'abord se préoccuper de leurs propres pays."

Sanofi-Aventis fait face, comme tous les grands fabricants occidentaux de médicaments à la concurrence grandissante et de plus en plus aggressive de ces "génériqueurs", notamment indiens, qui copient leurs produits vedettes, les fameux blockbusters - médicaments représentant chacun plus d'un milliard de dollars de chiffre d'affaires annuel - en contournant ou en dénonçant devant les tribunaux la protection juridique de leurs brevets.

Jean-François Dehecq vient par ailleurs de passer une partie des rênes du groupe qu'il dirige à son, second et chercheur en chef, Gérard Le Fur qui a pris depuis le 1er janvier la direction générale de Sanofi-Aventis, le PDG se contentant désormais du titre de Président.