Plus des deux tiers des députés UDF ont choisi Sarkozy

Quelque 21 députés UDF sur 29 ont annoncé qu'ils voteraient pour le candidat de l'UMP au second tour. L'ancien banquier Jean Peyrelevade, conseiller de Bayrou, indique qu'il votera blanc.

Tandis que le débat Bayrou-Royal de samedi n'a pas donné lieu au rapprochement souhaité par la candidate socialiste, de nombreux députés UDF ont apporté leur soutien à Nicolas Sarkozy pour le second tour de la présidentielle, portant leur nombre à 21 sur 29, soit plus des deux tiers du groupe UDF à l'Assemblée. Derniers en date, Hervé Morin (Eure), Charles-Amédée de Courson (Marne), Rudy Salles (Alpes-Maritimes) et Yvan Lachaud (Gard) ont annoncé qu'ils voteraient Nicolas Sarkozy le 6 mai, après Maurice Leroy (Loir-et-Cher) et Claude Leteurtre (Calvados).

Le président de l'UDF, François Bayrou, a laissé la liberté de vote à ses élus, comme à ses électeurs. Jusqu'à présent un seul député (Gilles Artigues, Loire), a indiqué qu'il voterait blanc. Les autres n'ont pas encore annoncé leur décision.

Le chef de file des députés UDF, Hervé Morin, annonce que "dans l'intérêt du pays" il "votera sans hésitation Nicolas Sarkozy" le 6 mai, estimant que Ségolène Royal "n'est pas à la hauteur de la fonction présidentielle", dans une interview à l'hebdomadaire "L'éveil de Pont-Audemer" à paraître ce lundi. La candidate socialiste "reste enfermée dans un vieux système d'alliance entre les appareils du Parti communiste et de l'extrême gauche", explique Hervé Morin.

De son côté, le député UDF Charles-Amédée de Courson, qui a été membre de l'équipe de campagne de François Bayrou, a annoncé vendredi lors d'un meeting de Nicolas Sarkozy qu'il voterait pour le candidat UMP. Evoquant la liberté de vote accordée par François Bayrou aux parlementaires UDF, il a cité comme raisons de son choix l'Europe, les finances publiques, la politique économique de l'offre et la nécessité d'un soutien suffisant de l'opinion pour mener des réformes.

"Appartenant depuis toujours au centre-droit, élu de la majorité présidentielle actuelle que j'ai toujours soutenue avec ma sensibilité UDF, j'apporterai mon soutien à Nicolas Sarkozy", a indiqué Yvan Lachaud. "Il est hors de question pour moi de faciliter l'élection de Ségolène Royal", a indiqué de son côté Rudy Salles à l'AFP, estimant se sentir "plus proche du programme économique de Nicolas Sarkozy" que de celui de la candidate socialiste.

Côté Sénat, le président UDF du conseil général du Morbihan Joseph Kergueris a annoncé ce vendredi qu'il voterait "à titre personnel" pour le candidat UMP, sans qu'il s'agisse pour autant d'"une marque de ralliement". Le sénateur breton a justifié son choix en estimant qu'il ne se sentait "aucune communauté d'appartenance de projet avec l'extrême gauche qui s'est ralliée immédiatement à Ségolène Royal".

Jean-Louis Bourlanges, député européen UDF, a annoncé vendredi qu'il avait "l'intention de voter pour Nicolas Sarkozy" au deuxième tour de la présidentielle, jugeant "comme François Bayrou que le projet économique de Ségolène Royal serait absolument calamiteux pour le pays." "J'ai toujours été hostile à la stratégie du ni droite ni gauche", rappelle ce proche de François Bayrou, qu'il a soutenu au premier tour, dans une interview publiée sur le site internet du Figaro.

Par ailleurs, dans une démarche inédite, "le groupe des élus UDF et apparentés du conseil général des Hauts-de-Seine, présidé par Pierre-Christophe Baguet, député et conseiller général de Boulogne-Billancourt, a décidé à l'unanimité d'appeler à voter au deuxième tour de l'élection présidentielle pour Nicolas Sarkozy", précise un communiqué diffusé vendredi soir.

Nouveau venu à l'UDF, l'ancien ministre Azouz Begag, qui avait quitté le gouvernement début avril pour rallier François Bayrou, a pour sa part clamé qu'il ne votera "jamais" pour Sarkozy.

Enfin, l'ancien président du Crédit Lyonnais, Jean Peyrelevade, conseiller de Bayrou, a annoncé vendredi qu'il voterait blanc au second tour de l'élection présidentielle. "Je ne crois pas que l'un ou l'autre des candidats puisse, dans le schéma bipolaire actuel, résoudre les problèmes de la France", déclare-t-il sur le site Internet des Echos. "Le centre ne sera plus jamais le supplétif de la droite ou de la gauche. Nous refusons donc de donner une consigne de vote pour le deuxième tour. Dès lors, je pense que l'électorat de François Bayrou qui partage ces vues doit logiquement voter blanc", explique-t-il.

Pour autant, selon un sondage TNS-Sofres pour RTL et Le Monde, les électeurs français sont encore très indécis à une semaine du second tour de l'élection, notamment chez les partisans de François Bayrou dont près de 40% n'ont pas pris de décision. Parmi les électeurs de Bayrou (18,57% des voix au premier tour), 61% ont arrêté leur choix et ceux-là penchent plutôt pour la candidate PS (31%) que pour l'UMP (23%), tandis que 7% s'abstiennent. Les électeurs centristes restant hésitent, et ils détiennent les clefs de l'élection.

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