Les craintes sur un ralentissement assez sensible de la consommation des ménages aux Etats-Unis commencent à prendre de l'épaisseur. Les ventes de détail outre-Atlantique ont, contre toute attente, baissé de 0,2% en avril. Les économistes attendaient une hausse de 0,4%. Cette la première fois que la consommation recule depuis septembre dernier. La hausse des prix à la pompe et la crise du marché de l'immobilier ont visiblement pesé sur l'appétence des consommateurs américains.

La consommation en avril a notamment souffert d'une chute de 2,3% des ventes de matériaux de construction et d'équipements de jardinage. Les ventes automobiles - voitures et pièces - ont pour leur part reculé de 1%, le repli le plus marqué depuis la mi 2006. En excluant le secteur automobile, qui représente environ 20% de l'activité totale de détail, les ventes sont restées stables en avril après une hausse de 1,1% en mars.

"Un ralentissement de la consommation des ménages demeurent nécessaire", estime Loïc Brient, économiste à la Société Générale. Le taux d'épargne des ménages est passé dans le rouge en raison notamment du ralentissement de la croissance des revenus provoquée par une hausse des cotisations sociales et des impôts. Le marché immobilier pourrait rester déprimé jusqu'à la fin de l'année prochaine en raison de l'excès d'offre de logements. "Les prix de l'immobilier résidentiel pourraient chuter en moyenne de près de 10% d'ici fin 2008", estime Loïc Brient.

La locomotive de l'économie américaine - la consommation des ménages - commence à montrer des signes de faiblesses. La croissance ne devrait donc pas dépasser 2,2% en 2007, estime la Société Générale. Elle accélérerait légèrement en 2008 à 2 ,5%. La banque table donc sur un léger assouplissement d'un quart de point de la politique monétaire de la Reserve Federale à 5% dès cet été. La faiblesse du dollar et les tensions sur les prix à la consommation ne doivent toutefois pas laisser espérer un baisse supplémentaire des taux.