Le groupe minier français Eramet a enregistré au premier trimestre 2007 un chiffre d'affaires de 811 millions d'euros, en progression de 13%, toujours porté par les prix record du nickel, qui évoluent actuellement autour de 50.000 dollars la tonne.

Le chiffre d'affaires de la branche nickel atteint 281 millions d'euros sur le premier trimestre, en hausse de 25,4%.
La grève qu'a connue en 2006 la SLN, filiale d'Eramet en Nouvelle Calédonie, a cependant eu pour conséquence la diminution de la teneur du minerai du groupe et une baisse de 14,3% de sa production sur ces trois premiers mis de l'année à 14.605 tonnes. Compte tenu de la nécessité de renouveller les stocks, les livraisons ont également diminué de 22%.

Pour 2007, Eramet prévoit une production entre 63 et 64.000 tonnes et des livraisons entre 61 et 62.000 tonnes, soit moins que son objectif initial. Par ailleurs, le programme de couverture mis en place par le groupe "reste inchangé et porte sur l'année complète sur 26.000 tonnes à un cours de l'ordre de 19.000 dollars la tonne", indique Eramet.

Du côté des deux autres branches (manganèse et alliage), la croissance est également au rendez-vous. Modéré pour le manganèse dont le chiffre d'affaires n'a progressé que de 1,6% à 269 millions d'euros. "Les prix des alliages sont en hausse significative et les prix du minerai sont en forte hausse" par rapport à la même période de 2006, précise Eramet mais la progression du chiffre d'affaires de la branche a été limitée par un incident de production dans son activité de recyclage de catalyseurs pétroliers. L'activité alliages a, elle, enregistré une hausse de 14,4% de son chiffre d'affaires à 262 millions d'euros.

Pour 2007, "les perspectives sont bonnes dans les trois branches", indique encore le groupe. "Si les cours du nickel se maintiennent au niveau actuel, le résultat opérationnel courant du groupe pour le premier semestre 2007 devrait s'établir en hausse par rapport à celui du deuxième semestre 2006", soit 347 millions d'euros, précise le groupe.

Eramet vient de connaître un changement surprise de PDG, le conseil d'administration, menée par le groupe nucléaire Areva (26% du capital) et la société Sorame, représentante de la famille Duval (30% du capital) ont en effet décidé de remplacer Jacques Bacardats par Patrick Buffet, membre du conseil de surveillance d'Areva qui a depuis décidé de quitter cette fonction pour éviter le mélange des genres. Cette décision a suscité une vive réaction du gouvernement (que le groupe public Areva est pourtant censé représenter au conseil) et des syndicats qui évoquent soit une montée d'Areva au capital d'Eramet, soit au contraire une revente de sa part à un concurrent.