La ferronnerie Art déco

Les objets en fer forgé sont recherchés, surtout ceux du XXème siècle. Les prix sont très variables.

Jusqu'à l'avènement de l'Art nouveau et surtout de l'Art déco, la ferronnerie a été réduite à une simple fonction pratique dans le monde de la décoration. Mais les avancées techniques, surtout la soudure à l'arc et la découpe autogène, ont permis aux artisans du début du XXème siècle de se transformer en véritables artistes, d'autant que les plus grands architectes d'intérieur n'hésitaient pas à faire appel à eux non seulement pour sculpter des rambardes, appuis et autres grilles, mais aussi pour réaliser à la demande des lampadaires, des consoles, des chandeliers.

Le plus grand ferronnier d'art du siècle passé est incontestablement Edgar Brandt (1880-1960), à la fois créateur original, technicien hors pair et commerçant avisé, à tel point que plus de 150 ouvriers travaillaient dans ses ateliers fournissant ses magasins de Paris, mais aussi de Londres et New York. Grand amateur d'objets aux décors bien léchés - contrairement à son principal rival, Raymond Subes, qui a marqué une prédilection pour les rinceaux sobres et les palmiers stylisés - Brandt a toujours proposé des oeuvres à la limite du baroque, même dans la période Art déco épuré, quand il collaborait avec le décorateur Jacques Emile Ruhlmann ou le verrier Daum. Choisir: un beau fer forgé se reconnaît à ses formes courbes ponctuées d'entrelacs - les lignes géométriques sont moins appréciées - , à la patine travaillée, et surtout aux soudures, qui doivent être les plus discrètes possibles. Les oeuvres signées sont assez rares, sauf pour les réalisations de grande taille ou de commande. D'ailleurs, ni Subes, ni Brandt ne griffaient systématiquement leur production. En cas de doute, seul un expert peut en attester la réalisation; c'est pourquoi nombre d'oeuvres sont affichées comme "attribuées à...", signe d'une qualité reconnue. Cette attribution augmente forcément la valeur de la pièce. En effet, le marché voit passer une multitude de créations, d'époque parfois, plus tardives souvent, qui sont des copies de qualité généralement moyenne. Il faut donc se montrer vigilant, et en cas de doute, s'abstenir.

Acheter: une oeuvre authentique, surtout si elle est répertoriée, vaut entre trois et trente fois le prix d'une pièce anonyme. Désormais, face à une très forte demande d'outre-Atlantique, les objets de qualité deviennent très difficiles à dénicher et les prix ont tendance à s'envoler. Pour les petites pièces certifiées, serre-livres, cendriers, chenets ou chandeliers, comptez entre 800 et 2.000 euros. Les lustres, guéridons, écrans de cheminée, caches-radiateurs se négocient entre 1.500 et 5.000 euros. Les tables, les grilles d'appartement, les consoles tournent autour de 10 à 15.000 euros, et beaucoup plus lorsqu'il s'agit d'une oeuvre d'exception. Ainsi, une urne géante de Brandt a été adjugée 800.000 euros, une paire de portes 1 million d'euros et un paravent, il est vrai particulièrement travaillé et imposant, 1,4 million. Des prix élevés, à l'égal de ceux des objets en fer forgé des années 40/50 signés par celui que Brandt (et Subes) considéraient comme leur successeur, Gilbert Poillerat...

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