Safran recherché en Bourse sur fond de spéculation de rapprochement avec Thales

Denis Ranque, patron de Thales, et Francis Mer, à la tête du conseil de surveillance de Safran, auraient évoqué sans tabou l'hypothèse d'un rapprochement entre les deux groupes.

Le scénario n'a beau pour l'instant relever que de l'hypothèse, il n'en rencontre pas moins un certain succès en Bourse. Après avoir fait un bond de 6,3% peu après l'ouverture des marchés parisiens, l'action Safran gagnait encore 2,89% à 18,87 euros, vers 10 heures 30. A l'origine de cet engouement: le retour du scénario d'un mariage entre Safran et Thales, avancé par le Figaro. La nouvelle laissait en revanche Thales de marbre, le titre montant d'à peine 0,27% au même moment.

Selon le quotidien, Francis Mer, président du conseil de surveillance de Safran, et Denis Ranque, à la tête de Thales, ont tout récemment évoqué entre eux le rapprochement éventuel des deux groupes de défense, fusion qui resurgit régulièrement depuis plusieurs années. Reste que l'avenir de la fusion est tributaire du résultat de l'élection présidentielle.

Une chose est sûre: la donne a récemment changé au sein des deux groupes. Francis Mer, qui a pris les commandes du conseil de surveillance en janvier dernier en remplacement de Mario Colaiocovo, doit proposer des candidats au remplacement de l'actuel président du directoire Jean-Paul Béchat qui doit quitter ses fonctions le 2 septembre prochain. C'est ce dernier qui avait refusé en 2002 la proposition de Denis Ranque de fusionner les deux groupes, favorisant le rapprochement entre Sagem et Snecma. De son côté, Thales, qui va reprendre les satellites d'Alcatel Lucent, cherche des rapprochements dans ses métiers et à l'international.

Mais une fusion des deux groupes ne reçoit pas l'unanimité pour autant. "Fusionner Safran avec Thales, selon nous, serait équivalent à refaire la même erreur [rapprocher SNEMA et Sagem] mais à une plus grande échelle. Nous estimons qu'un démantèlement de Safran est souhaitable avec un recentrage sur ses coeurs de métiers qui sont la propulsion et les équipements aéronautiques", estime Harald Liberge-Dondoux, de CIC Securities, dans une note.

Sans compter les obstacles qui ne manquent pas au scénario. Christophe Quarante et Antoine de Montille, de Natexis Bleichroeder, pointent pour leur part plusieurs "écueils": la présence de l'Etat dans le capital des deux sociétés, la scission préalable de la branche communications de Safran, l'approbation des actionnaires salariés de Safran et le risque d'intégration des équipes alors que les entités de Safran ont conservé un caractère autonome fort.

De fait, des spécialistes du secteur estiment que la solution la plus logique serait une reprise de la branche "Défense & Sécurité" de Safran par Thales, ce dernier renforçant ainsi son profil de systémier et d'équipementier.

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