Kodak poursuit son recentrage vers le numérique. Le groupe américain d'imagerie a annoncé aujourd'hui la cession de son pôle d'imagerie médicale au fonds Onex pour 2,55 milliards de dollars (1,96 milliard d'euros). Le fonds canadien, qui gère près de 20 milliards de dollars canadiens (13 milliards d'euros) d'actifs, versera 2,35 milliards de dollars immédiatement après l'opération, auxquels s'ajouteront 200 millions si ses objectifs de retour sur investissements sont atteints. Pour Kodak, le fruit de la cession servira notamment à réduire la dette du groupe américain à hauteur de 1,15 milliard de dollar.

Cette cession n'a pas été une surprise pour le marché. Kodak avait en effet annoncé dès le mois de mai dernier étudier différentes options concernant le sort de l'entité. Certains analystes valorisaient alors l'activité entre 2,4 et 3 milliards de dollars. Si le montant de la vente se situe dans le bas de la fourchette de leurs estimations, le marché a plutôt réagi favorablement à l'annonce. Le titre Kodak prenait 1% à 25,89 dollars en début de séance à New York.

De fait, l'ancien leader du film argentique dans le rouge sur les deux derniers exercices se sépare d'un pôle en perte de vitesse. L'imagerie médicale qui affiche un chiffre d'affaires de 2,54 milliards de dollars sur l'année, a vu ses ventes baisser de 6% au troisième trimestre de l'exercice pour un résultat net en recul de 29%, impacté par la hausse des prix de l'argent.

Cette cession illustre la stratégie du groupe de "prendre le virage du numérique", annoncée par son PDG Antonio Perez en août dernier. Le groupe affaibli par la concurrence asiatique en pointe dans ce domaine a élaboré il y a trois ans un plan d'urgence qui s'était traduit par la suppression de 27.000 emplois dans le monde, représentant près de la moitié de ses effectifs. Kodak a toutefois assuré que les 8.100 salariés du pôle imagerie médicale conserveraient leur poste après la cession.