Le groupe pharmaceutique anglo-suédois AstraZeneca affûte ses armes. Il annonce qu'il va poursuivre en justice aux Etats-Unis sept laboratoires de médicaments génériques ayant demandé l'autorisation de mettre sur le marché des versions de son anticholestérol Crestor.

AstraZeneca avait déjà annoncé le 1er novembre qu'il réfléchissait à poursuivre le laboratoire canadien Cobalt qui avait demandé une telle autorisation. Depuis, selon AstraZeneca, il a reçu huit autres avis de demande de mise sur le marché de génériques du Crestor.

Estimant que ses brevets sont encore valides, AstraZeneca a décidé de poursuivre devant la justice de l'Etat du Delaware Cobalt, mais aussi Aurobindo, Apotex, Par, Sandoz, Mylan et Sun pour violation de la licence 314 du produit. Deux autres laboratoires, Teva et Glenmark, qui comme les autres contestaient la validité d'autres licences entourant le produit, ne sont pas poursuivis dans cette instance car ils n'indiquent pas vouloir aller contre la licence 314, qui expire selon AstraZeneca en 2016.

En lançant de telles poursuites, AstraZeneca cherche à gagner du temps. Ses poursuites ont pour conséquence première d'empêcher pendant 30 mois l'autorité sanitaire américaine, la Food and Drug Administration (FDA), d'autoriser de tels génériques.

Or le Crestor est un enjeu de taille pour le laboratoire anglo-suédois. Il fait partie de ses fameux "Blockbuster" c'est à dire des médicaments qui réalisent plus de 1 milliard de dollars de chiffre d'affaires annuel. Outre le Crestor, AstraZeneca détient dans son portefeuille le Symbicort (asthme), le Nexium (gastro-intestinal), le Seroquel (troubles du comportement) et l'Arimidex (cancer). Ces cinq médicaments lui permette de réaliser la moitié de son chiffre d'affaires, qui s'est élevé en 2006 à plus de 26,5 milliards de dollars.