Les grèves chez Eramet aggravent la pénurie de nickel

Après sicx jours de baisse dans le sillage du dégonflement de la bulle sur les mayières premières, le cours du nickel repartent à la hausse. Les spécialistes mettent en garde contre le déficit de production et la faiblesse des stocks disponibles pour compenser ce manque de minerai.

Après avoir été emporté dans la chute des matières premières, le nickel relève la tête. La tonne de métal, voit son cours remonter de 10 % en vingt quatre heures à Londres à 33 425 dollars, mettant ainsi fin à trois jours de dépréciation continue. Il faut dire que même les spéculateurs les plus pessimistes, liquidant leurs positions - ou même empruntant des quantités de métal pour les vendre, pariant une poursuite de la chute - ont du mal à ignorer la pénurie actuelle de ce minerai indispensable à la fabrication d'acier inoxydable.

La demande est toujours aussi forte et la production accuse de nombreux retard, différentiel qui explique l'envol de 148 % des cours l'an dernier. Sans compter que le déficit affiché en 2006 a forcé à puiser dans des stocks aujourd'hui au plus bas... et insuffisant pour compenser tout nouveau déficit de production cette année. Dans les entrepôts du London Metal Exchange (LME), ces stocks sont ainsi de l'ordre de 7.000 tonnes alors que les besoins mondiaux devrait dépasser la capacité d'approvisionnement de 25.000 tonnes à en croire les estimations du bureau de recherche CRU.

Les perturbations connues par la production en Nouvelle Calédonie ne font rien pour alléger ces tensions sur le marché. A Doniambo, où Eramet exploite la plus importante unité de ferronickel au monde, une grève durant depuis le 25 septembre a réduit la production de près d'un tiers. Le rythme de production du groupe français a ainsi été réduit de 50 tonnes par jour. Eramet est forcé de puiser dans ses stocks pour alimenter ses clients... ou de réduire ses ventes. "La situation n'a pas changé depuis les derniers chiffres que nous avons publié" indique un porte-parole du groupe à Paris.

Ce manque de nickel, qui rend chaque jour le métal du diable de plus en plus précieux, n'est apparemment par un mal pour tout le monde. En tout cas par pour Mikhaïl Prokhorov, le PDG de Norilsk Nickel, le premier producteur mondial. Le responsable du groupe basé dans la ville minière arctique de Norilsk vient en effet d'être interpellé dans son hôtel de la station de sports d'hiver de Courchevel, où il s'apprêtait à fêter le nouvel an russe, dans le cadre d'une enquête sur un réseau de prostitution. Arrêtés avec vingt-six personnes - "les jeunes femmes qui accompagnaient les hommes d'affaires ont toutes été relâchées" rapporte l'Agence France Presse - celui-ci est toujours en garde à vue à l'hôtel de police de Lyon, ajoute l'AFP. A quarante et un ans, Mikhaïl Prokhorov, figure à la quatre-vingt neuvième place du classement des personnes les plus fortunées du magazine Forbes. Une fortune qui ne peut que profiter de l'envol des cours du nickel.

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