Où s'arrêtera l'euro ? Après avoir franchi la barre des 1,38 dollar vendredi dernier, la monnaie unique a inscrit un nouveau record ce mercredi matin, à 1,3837 dollar contre 1,3781 la veille. En revanche, l'euro a reculé face au yen en s'établissant à 168,20 yens contre 168,54 mardi soir.

Le marché des changes craint les conséquences de la crise du crédit immobilier sur l'économie américaine. "Les difficultés du secteur des prêts immobiliers à risque aux Etats-Unis préoccupent vraiment le marché, ce qui pèse sur le dollar. La perspective de hausse des taux d'intérêt en Europe pousse également les devises européennes vers le haut", a expliqué Masaki Fikui de Mizuho Corporate Bank. Ces deux éléments semblent être les principaux facteurs de la hausse de l'euro.

Ni la baisse inattendue en Allemagne de l'indice de confiance ZEW, ni le recul de 0,2% des prix à la production aux Etats-Unis, annoncés mardi, n'a ralenti la monnaie unique. Espoir du jour : le président de la Réserve fédérale américaine, Ben Bernanke, doit se présenter devant le Congrès ; le marché pourrait réagir à cette audition.

De son côté, le secrétaire d'Etat aux Affaires Européennes, Jean-Pierre Jouyet, a déclaré, dans un entretien publié mercredi dans l'International Herald Tribune, qu'il n'y avait pas de lien entre la valeur des monnaie et la santé de l'économie. "Aujourd'hui le problème est que l'euro a atteint des niveaux historiques, non seulement par rapport au dollar mais également par rapport au yen et au yuan", a-t-il commenté. Il estime que d'éventuelles interventions sur le marché des changes doivent être "coordonnées entre les ministres des Finances et les banques centrales au sein du G7".