L'ABC des enchères

Acheter et vendre aux enchères demande quelques notions. Mode d'emploi d'une salle des ventes.

ACHETER : Toute personne majeure peut acheter dans une vente publique. Il suffit si l'on est présent dans la salle de signaler sa volonté d'acquisition (en levant la main par exemple). On peut aussi passer un ordre d'achat par téléphone (et souvent suivre la vente à distance) ou laisser un ordre d'achat auprès de la maison de vente voire de l'expert, en fixant alors un maximum de prix. Attention: au prix d'adjudication s'ajoutent toujours des frais, généralement d'environ 20%. Dans le cas d'une vente judiciaire, ces frais sont de 14,35%.

ATTRIBUE A : Dans le descriptif d'une peinture, le terme "attribué à" suivi d'un nom d'artiste garantit que l'oeuvre a été réalisée pendant la période de production de l'artiste et que de sérieuses présomptions désignent cet artiste comme l'auteur vraisemblable. La mention "Atelier de" garantit que l'oeuvre a été exécutée dans l'atelier de l'artiste ou sous sa direction. Même garantie pour les termes "Ecole de..." "par..." ou "de..." suivis d'un nom d'artiste.

BORDEREAU : C'est le justificatif qui fait office de facture, remis dès que le marteau est tombé. Y figurent les caractéristiques de l'objet (souvent de façon assez sommaire), le prix et le décompte des frais. A conserver, ne serait-ce qu'en cas de contestation ou de souscription d'une assurance.

BULLETIN : Petit papier qui est remis au dernier enchérisseur qui permet après paiement de récupérer le bien. En cas de perte, impossible de le remplacer.

CATALOGUE : Livret plus ou moins détaillé où sont présentés par ordre de présentation les lots mis en vente, avec le plus souvent une fourchette d'estimations. De plus en plus, ces catalogues sont mis en ligne sur les sites des maisons de vente. Ils constituent la référence en cas de contestation (origine de l'objet, époque, ...). Les grandes maisons publient des catalogues (entre 10 et 50 euros), d'une très grande qualité d'impression, qui sont des références recherchées.

CRIEUR : Personne de moins en moins originale qui circule dans la salle des vente, annonce les lots, soutient les enchères (parfois en privilégiant certains habitués), transmet les chèques et distribue les bulletins.

DESIGNATION : Certains biens peuvent être, par exemple pour des raisons de sécurité ou de transport, être vendus sans être présentés : les descriptions sont alors particulièrement détaillées. Un acquéreur éventuel peut toujours demander à voir l'objet sur place.

DROUILLE : Objet de peu de valeur

ESTIMATION : Evaluation du prix d'un objet mis aux enchères, généralement par l'expert nommément cité. Il s'agit d'une fourchette, souvent juste, parfois basse pour attirer l'acheteur. Elle n'engage en rien les vendeurs.

EXPERT : Personne reconnue pour sa compétence dans un domaine précis (art populaire, faïences, peinture orientaliste,...) qui est censé effectuer les recherches pour qualifier chaque objet mis en vente. Une liste d'experts agréés est mise à disposition par le Conseil des ventes et désormais les experts intervenant dans le cadre des ventes publiques sont tenus de contracter une assurance garantissant leur responsabilité, qu'ils soient ou non agréés. Attention: si la plupart des experts, notamment ceux salariés des maisons de vente, sont particulièrement qualifiés, tout un chacun peut s'intituler expert. D'autant que, souvent, ce sont les experts qui "apportent" aux maisons de vente les objets à adjuger. Ils sont alors juges et parties...

EXPOSITION : Chaque vacation est précédée d'une présentation, souvent la veille ou le matin de la vente. La visite est indispensable avant l'achat.

FOLLE ENCHERE : Quand on se laisse emporter par l'ivresse des adjudications, il arrive qu'on ne puisse payer. S'opère alors une deuxième enchère et si l'objet n'atteint pas son prix initial, le "fol" doit régler la différence, sans pour autant acquérir la pièce adjugée.

GARANTIE : Chaque objet acquis en salle des vente bénéficie d'une garantie décennale : pendant dix ans, l'authenticité décrite dans le catalogue ou le bordereau est assurée.

GRE A GRE : dans un délai de deux semaines à compter de la vente, si le bien n'a pas été adjugé, le vendeur peut, par l'intermédiaire de la société de vente, céder son bien, même à un prix inférieur à la dernière enchère. Le dernier enchérisseur, s'il est connu, est en principe averti de la transaction.

MANETTE : également panier ou caisse, lot composé de divers objets de faible valeur généralement mis en vente au début des vacations courantes.

ORDRE : Si on ne peut assister à la vente, on peut laisser un ordre d'achat à la maison de vente, en fixant un prix à ne pas dépasser. Ce service est gratuit.

PLUS-VALUE : Les particuliers sont soumis à la taxation des plus-values réalisées en vente publique si le bien vaut plus de 5.000 euros. Ils peuvent opter pour une taxation forfaitaire de 5% ou une taxation traditionnelle sur présentation du titre de propriété avec le prix d'achat initial.

PRIX : Il y a la mise à prix, point de départ, généralement de la moitié de l'estimation, le prix de réserve, minimum convenu entre vendeur et commissaire-priseur (inférieur à l'estimation basse) le prix marteau, prix adjugé, et le prix définitif, qui comprend celui d'adjudication plus les frais et taxes (généralement autour de 21%).

RACHAT : Lorsqu'un objet n'atteint pas le prix de réserve, la transaction n'a pas lieu : le propriétaire récupère son bien et se voit généralement retenir des frais de 3% du montant de la dernière enchère.

RAVALEMENT : Quand l'objet n'est pas vendu (ou n'a pas atteint son prix de réserve), il est "ravalé", retourné à son propriétaire.

REGLEMENT : Il se fait au comptant, le plus souvent en chèque, assez rarement en carte bancaire et souvent en espèces pour les petites sommes. Faute de paiement immédiat, l'objet est mis en réserve, un entreposage qui est facturé passées 24 ou 48 heures selon l'encombrement.

REVISION : Procédure illégale (mais assez courante) utilisée par certains professionnels : un seul achète pour ne pas élever les prix et tous procèdent, en un lieu discret, à une nouvelle enchère entre eux. Un délit puni de six mois de prison et 22.500 euros d'amende.

VENDRE : Tout se vend : il suffit de prendre contact avec une maison de vente qui procède à une estimation et fixe, avec le vendeur un prix de réserve notifié sur la "réquisition de vente". La vacation qui inclut l'objet peut se dérouler rapidement ou pas, car le commissaire-priseur l'inclut souvent dans une vacation comprenant d'autres lots d'un même domaine, les acheteurs étant alors plus initiés et plus nombreux. Les frais de vente sont libres, ils varient de 5 à 40%, retenus sur l'estimation ou l'adjudication. En cas de vente judiciaire, ces frais sont de 7% hors taxe.

VITESSE : Les commissaires-priseurs sont des rapides et "expédient" dans la majorité des vacations une centaine d'adjudications à l'heure. Pas le temps donc d'apprécier l'objet, mieux vaut l'avoir examiné pendant les expositions préalables.

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.