Starwood pousse Anne-Claire Taittinger à la démission du conseil de Baccarat

L'ancienne présidente de la cristallerie est actuellement sur la sellette. Le fonds américain Starwood Capital, qui a repris le groupe en 2005, lui a demandé de démissionner de ses fonctions d'administratrice. L'héritière de l'ancien propriétaire de la maison Baccarat dénonce une "guerre d'usure", destinée à laisser le champ libre au fonds américain.

La querelle d'actionnaire au sein de la cristallerie Baccarat connaît un nouveau rebondissement. La présidente de la cristallerie de 1993 à 2005, devenue vice-présidente puis administratrice de la societé depuis sa reprise par le fonds américain Starwood Capital, a été démise de ses fonctions de consultante et est poussée vers la sortie. Le fond d'investissement lui demande de démissionner de son poste actuel d'administratrice avant l'assemblée générale qui doit se tenir le 21 juin prochain.

Si elle devait refuser, une résolution de révocation serait proposée lors de cette assemblée générale, qui serait automatiquement votée puisque Starwood détient la majorité du capital de Baccarat (51%). Dans une interview accordé au Figaro ce jeudi, Anne-Claire Taittinger dénonce son éviction considérée comme "un prétexte pour éliminer tout administrateur jugé hostile" par l'actionnaire majoritaire. L'ex présidente estime que Starwood mène "une guerre d'usure pour faire croire à la nécessité d'un financement du plan de développement qui serait dilutif pour les minoritaires."

Entré au capital de Baccarat en juillet 2005, par le biais du rachat du groupe Taittinger, le fonds d'investissement américain a eu du mal à imposer son projet de développement de la cristallerie face aux actionnaires historiques. Lors d'un conseil d'administration début mars, Starwood a du affronter l'hostilité des fondations de Chambrun, qui détient 34% des actions de l'entreprise, et Cognac-Jay (0,6 %).

L'actionnaire majoritaire a néanmoins pu faire adopter à l'unanimité son plan de développement stratégique sur cinq ans, qui prévoit un doublement du chiffres d'affaires d'ici à 2011. Mais il n'a pu faire passer l'augmentation de capital de 40 millions d'euros qu'il préconisait, ainsi que le projet de licence autorisant à ouvrir des hôtels et des bars au nom de la marque.

La révocation d'Anne-Claire Taittinger intervient après celle de l'administrateur représentant les intérêts de Cognac-Jay. Alors qu'un nouveau conseil d'administration doit se tenir le 27 avril, Starwood entend bien affirmer sa position d'actionnaire majoritaire du groupe au nom prestigieux, dont la valeur en Bourse a doublé depuis sa prise de contrôle par le fonds américain.

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