Latribune.fr: Pourquoi donner la priorité au développement sur le Web?

Olivier Fleurot: Il faut prendre un peu de recul pour le comprendre. Quand la bulle Internet a éclaté, à la fin des années 1990, beaucoup se sont mis à douter du Web. Cependant, des entreprises comme Google ou eBay ont montré que ça pouvait marcher. Quelques années plus tard, avec le haut débit, l'usage du Web s'est répandu très vite et l'investissement publicitaire sur ce médium s'est mis à augmenter soudainement. Nous n'avions pas les compétences intrinsèques pour se positionner sur ce marché. Nous avons donc déclenché notre vague d'acquisitions.

Où en êtes-vous dans cette stratégie de croissance externe?

Digitas (fin 2006) et Business Interactif (juin 2007) sont les plus gros morceaux et de loin. Toutes les acquisitions évidentes ont été faites mais nous restons éveillés. On regarde les marchés dans le monde entier, surtout ceux qui se développent le plus vite, comme la Chine. Nous arrêterons cette stratégie quand il n'y aura plus de proies.

Comment va évoluer la publicité sur Internet, selon vous?

Ce marché progresse très rapidement, à 30-35% par an. Il va y avoir de nouveaux métiers qui vont se développer. Création, achat de médias, régie publicitaire... Nous allons bientôt retrouver toute la segmentation de la publicité traditionnelle sur le Web. Par ailleurs, les autres grands réseaux ont aussi pas mal investi sur ce marché. Les compétences deviennent plus rares.

En intégrant des petites structures comme Wcube à un groupe de votre dimension, ne craignez-vous pas qu'elles perdent de leur dynamisme?

Chez Publicis, il y a une tradition entrepreneuriale. ça fait partie de notre culture d'attirer les entrepreneurs et de les garder. Les dirigeants de Wcube sont très fiers d'intégrer Publicis Modem, le grand frère du Web venu des Etats-Unis. Le groupe est constitué de petites cellules partout dans le monde. C'est pour ça aussi qu'on garde les marques le plus souvent.