Areva : un carnet de commandes record, bientôt renforcé par le "contrat du siècle" en Chine

Le groupe nucléaire français Areva a publié ce jeudi un chiffre d'affaires de 5,4 milliards d'euros au premier semestre, en progression de 6,7%. Le carnet de commandes a atteint son plus haut niveau alors qu'un accord sera signé mardi 31 juillet entre Paris et Pékin pour la construction en Chine de deux réacteurs nucléaires de troisième génération EPR.

Areva a publié ce jeudi une hausse de 6,7% de son chiffre d'affaires au premier semestre à 5,4 milliards d'euros. Après avoir enregistré une légère baisse de son activité lors des trois premiers mois de l'année, le groupe nucléaire français a redressé la barre au deuxième trimestre, affichant une progression de 13,4% de son chiffre d'affaires sur la période. Cette forte croissance a été tirée par les ventes du pôle transmission et distribution, qui ont gagné 18,8%, dépassant pour la première fois les 2 milliards d'euros.

Le pôle nucléaire d'Areva a pour sa part compensé le ralentissement de son activité du premier semestre, affichant un chiffre d'affaires quasiment stable à 3,4 milliards d'euros. L'amont de la filière (mines et enrichissement d'uranium) a particulièrement souffert, "en raison d'une séquence semestrielle de livraisons défavorable dans l'activité combustible", précise le communiqué publié ce jeudi. Le prochain démarrage du deuxième réacteur EPR, Flamanville 3, a permis à la branche "réacteurs et services" de compenser, avec une hausse de 4,8% du chiffre d'affaires.

Areva a par ailleurs annoncé que son carnet de commandes avait atteint son plus haut niveau depuis la création du groupe en 2001, à 33,5 milliards d'euros. Le leader mondial du nucléaire a notamment enregistré la commande du réacteur de troisième génération EPR à Flamanville (Manche), dont la construction doit démarrer à la fin de l'année et dont le coût est estimé à 3 milliards d'euros. Des contrats importants ont également été signés en Corée du Sud, en Russie et au Moyen-Orient.

Le carnet de commandes devrait à nouveau gonfler avec la signature d'un accord mardi 31 juillet entre Paris et Pékin pour la construction en Chine de deux réacteurs nucléaires de troisième génération EPR, selon des sources concordantes citées par l'AFP. "Une lettre d'intention" sera signée à Pékin entre le groupe nucléaire français Areva, l'électricien EDF, et leur partenaire chinois CGNPC (China Guangdong Nuclear Power Corp.) pour la livraison de ces réacteurs, selon ces sources.

La ministre française de l'Economie, Christine Lagarde, devrait se rendre en Chine pour l'occasion, ajoute-t-on. De son côté, "Le Figaro" annonce ce jeudi, sans citer de source, que Areva et CGNPC ont "ratifé le contrat" avant "la signature d'un contrat final (...) dans les semaines à venir".

Le montant de ce contrat n'est pas connu, mais le coût du premier EPR construit par Areva en Finlande est évalué à environ trois milliards d'euros. Les deux groupes publics étaient, début février, "en discussions avancées" sur ce dossier. A l'époque, la signature du contrat butait, selon une autre source proche du dossier, sur le schéma industriel. Areva souhaitait fournir la centrale clés en main, tandis que l'électricien chinois voulait qu'Areva intervienne en tant que simple fournisseur.

CGNPC, un des principaux électriciens nucléaires chinois, basé dans la province du Guangdong (sud du pays), est le partenaire historique d'Areva et d'EDF en Chine. Il exploite les centrales Daya Bay et Ling Ao, à la construction desquelles Areva et EDF ont participé dans les années 80 et 90.

Areva tient ainsi sa revanche en Chine après s'être fait souffler à la mi-décembre par l'américain Westinghouse un contrat de plusieurs milliards de dollars pour la construction de quatre réacteurs de troisième génération.

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